Dans les rues de Saulcy sur Meurthe, ces panneaux rappellent qu'un enfant du pays a été l'As des As pendant la Grande Guerre. René Fonck, le pilote qui a le plus accumulé de victoires homologuées mais dont les exploits ont longtemps été passés sous silence.
Passionné de mécanique, René Fonck a 20 ans quand il est mobilisé. Après un passage dans le Génie, il rejoint l'aviation en 1915. A l'issue de sa formation, il rejoint une escadrille d'observation où il se fait remarquer par sa témérité. Il obtient sa première citation après un vol à basse altitude dont il revient avec un avion criblé d'impacts. Sa première victoire a lieu en août 1916 lorsqu'il force un avion ennemi à se poser derrière les lignes françaises. Après cet exploit il est muté dans la chasse au sein de l'escadrille des cigognes.
Tireur d'une précision redoutable, Fonck met au point une technique de combat. Tel un rapace, il fond sur sa proie jusqu'à être au plus près, utilise le minimum de munitions et se soustrait rapidement à une éventuelle riposte. Pour surprendre l'adversaire, il vole à 6 000 m d'altitude, là où l'oxygène est rare et où les températures peuvent descendre à – 30 degrés. Des contraintes gérées grâce à une bonne hygiène de vie.
René Fonck prend part à plus de 400 combats... et obtient 75 victoires homologuées... Mais sans doute en a-t-il obtenu plus de 100, ce qui en fait le pilote ayant le meilleur palmarès de chasse, toutes nations confondues. Pourtant l'As des As va sombrer dans l'oubli. En 1940, il choisit de faire confiance au maréchal Pétain, le vainqueur de Verdun. Fonck paie aussi sa relation privilégiée avec Goering, ancien pilote de chasse comme lui. Il faudra attendre les années 1990 pour que sa mémoire soit ressuscitée.
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