En ce début mars 2024, le printemps a trois semaines d’avance. Un peu partout en France, le constat est le même. Alors bonne ou mauvaise nouvelle, nous avons posé la question à Roland Motte, jardinier professionnel, spécialiste depuis de nombreuses années de plusieurs jardins en Lorraine.
Vous l’avez sans doute remarqué, le printemps a trois semaines d’avance. Un peu partout en France, le constat est le même. Alors bonne ou mauvaise nouvelle ?
"Quand le sol et l’air se réchauffent et que la lumière est plus présente, la fleur déclenche son mécanisme. La sève remonte dans les arbres et c’est le top départ pour la nature". C’est ce que nous explique Roland Motte, un jardinier bien connu des Lorrains.
L’hiver 2023/2024 est le "3ᵉ plus chaud jamais mesuré en France. Avec un épisode de douceur très marqué en février" d’après Météo France. Février qui est en principe, nous rappelle, Roland Motte, le mois le plus froid de l’année. "En Lorraine, on a eu peu de gel cet hiver." C’est un signe de plus du changement climatique. Mais, nous, explique notre jardinier, "la météo, elle peut tout à fait nous réserver des surprises dans les semaines à venir."
Les fleurs sont les organes les plus sensibles d’une plante avant les feuilles, les tiges et les racines. "Cette précocité du printemps n’empêchera pas un retour du gel dans les prochains jours. Pour la fleur, c’est la catastrophe. C’est pour les producteurs de fruits que cela risque d’être le plus problématique. L’abricotier, le mirabellier, en Lorraine, ont une floraison précoce. Le gel peut mettre une récolte à terre. Le changement climatique nous fait gagner un mois sur le printemps. Mais la météo, elle peut nous surprendre."
Les jardiniers s'organisent
Face au constat d'un printemps de plus en plus précoce, Roland Motte, qui cultive 350 variétés de légumes comestibles dans son jardin expérimental situé dans les Vosges, s'adapte. "Nous, les jardiniers, on s’organise différemment. On va semer plus tôt. On commence le potager plus tôt dans la saison, parfois dès février. Ce qui nous permet de faire l’impasse en juillet et août.
L'été, désormais les risques de sécheresse et de canicule sont trop importants. On se rapproche de plus en plus de la situation du Sud avec deux saisons".
Les arboriculteurs inquiets
"La situation inquiète les arboriculteurs qui s’attendent à un gel destructeur dans les prochains mois", indique cet article de nos confrères de France TV Info. "Quand ça fleurit avant la mi-mars, 9 fois sur 10 il n’y a plus rien derrière au moment de la récolte", explique Vincent Zerr, pépiniériste et arboriculteur en Alsace.
Pour les deux prochaines semaines, selon Météo France, le temps devrait être plutôt humide avec des températures supérieures aux normales de saison.