Au moins 34 communes des Vosges auraient leurs eaux de consommation polluées par un pesticide. Et plus particulièrement par une substance, le métolachlore.
Selon les derniers relevés de l’Agence régionale de Santé (ARS), le S-métolachlore, un herbicide utilisé en majorité sur les cultures, est présent dans les relevés d’eau de 34 communes des Vosges. Il s'agit d'une substance potentiellement cancérigène et ses effets secondaires peuvent être inquiétants. Il est aussi soupçonné d'être un perturbateur endocrinien. Les communes d’Anould, Bruyères et Laveline-devant-Bruyères seraient concernées.
Jean-François Fleck est le vice-président de l’association Vosges-Nature-Environnement. Il explique à France 3 Lorraine que "partout où la nappe est vulnérable, nous demandons expressément au préfet de ne plus autoriser l’usage de ces pesticides sur ces zones. Ils devraient déjà être interdit pourtant".
L’association a déjà attiré l'attention sur le problème des pesticides en général auprès de l'ARS il y a six, en 2017. "Le S-métolachrore est dans l'œil du cyclone depuis 2020. Tout le monde était au courant", précise Jean-François Fleck.
Nous demandons expressément au préfet de ne plus autoriser l’usage des pesticides sur ces zones. Ils devraient déjà être interdits pourtant.
Jean-François Fleck, vice-président de l’association Vosges-Nature-Environnement
De son côté l'ARS constate que dans ces 34 communes le taux de toxicité n'est pas dépassé. Il n'y aurait pas de contamination dangereuse pour la santé.
Un herbicide majeur
Le S-métolachlore est un puissant herbicide agricole. "Une des substances actives herbicides les plus utilisées en France", selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
Ainsi, l'Anses dans une publication datée du mois d'avril 2023, a décidé d'interdire son utilisation. Cependant, ces produits, largement employés sur le maïs, le tournesol et le soja, pourront être utilisés jusqu’au 20 octobre 2024.
Lors de "contrôles des eaux destinées à la consommation humaine, trois métabolites du S-métolachlore ont été fréquemment détectés à des concentrations dépassant les normes de qualité fixées par la législation européenne", précise l’agence.