Elles reviennent chaque année entre les mois de mai et juillet. En Bretagne, les algues vertes envahissent le littoral depuis plusieurs décennies. Un phénoméne récurrent qui depasse désormais les plages de la région.
Une plage recouverte d'algues toxiques à perte de vue. Nous sommes à Hillion, dans les Côtes-d'Armor. Ces derniers jours, les algues vertes ont proliféré à cause des fortes chaleurs dans la baie de Saint-Brieuc. Des quantités industrielles ont été ramassées en seulement quelques jours. En pourrissant, ces algues produisent un gaz qui peut s'avérer mortel à haute dose. Résultat, plusieurs plages ont été interdites aux promeneurs.
"C'est un problème de ramassage. Tracteurs et remorques ne permettent pas forcément d'évacuer les algues suffisamment"
Mickaël Cosson
Maire d'Hillion
Un phénomène qui ne date pas d'hier
Connues aussi sous le nom de laitues des mers, les algues vertes ont toujours existé. Elles ne sont normalement pas toxiques mais dans les années 60, l'explosion de l'agriculture intensive a accentué le phénoméne. L'azote, abondamment utilisé par les agriculteurs, s'est mis à polluer les rivières et les fleuves.La première marée verte a été observée en Bretagne en 1971. Depuis, le phénomène n'a cessé de prendre de l'ampleur. Pointée du doigt, notamment par les associations écologistes, la recrudescence des élevages industriels. La Bretagne abrite plus de 60 % des élevages de porcs en France. Face à cette crise sanitaire et environnementale qui dure depuis 50 ans, les militants écologistes prônent une réduction de la taille des élevages et le retour à l’herbe pâturée. Certains d'entre eux en appellent aussi à l'Etat
"Il faut que le préfet de région exige que tous ceux qui contribuent à cette pollution se reconvertissent au plus vite."
André Ollivro
Président de l'association "Halte aux marées vertes"
Dans les Bouches-du-Rhône aussi
Les algues vertes touchent aussi les Bouches-du-Rhône. Sur les plages de l’Etang de Berre, près de Marseille, elles pullulent. Plus de 100 tonnes ont été ramassées depuis début mai.Une espèce envahissante de l'autre coté de l'Atlantique
Elles n'ont rien à envier à leurs cousines vertes qui prolifèrent en Bretagne. Les sargasses, une espèce blonde à l'odeur nauséabonde, prospèrent dans les Caraïbes.La Martinique était jusqu’à présent la plus sévèrement touchée. Mais le phénomène progresse en Guadeloupe où les plages paradisiaques disparaissent sous les algues. Poussées par les vents et les courants, elles s'échouent en masse sur les côtes. Ces algues rejettent des gaz toxiques qui menacent la population. Aux Saintes, depuis plusieurs semaines, elles s'amoncellent le long du littoral dégageant une odeur d'œuf pourri. Une véritable plaie pour les habitants mais aussi pour les touristes.
Le dernier bulletin de surveillance des #Sargasses montre une forte exposition des côtes est et ouest de la #Guadeloupe, #Désirade & #MarieGalante. Des radeaux sont détectés entre #StFrançois & #SteAnne.
— Préfet de Guadeloupe (@Prefet971) 25 juin 2019
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Les conséquences sur le tourisme
Ces accumulations de sargasses menacent aussi l'industrie touristique. L'accès à plusieurs plages est même interdit.En Martinique, à la pointe du Diamant, certains professionnels estiment perdre 40 % de leur chiffre d'affaire à chaque arrivée massive.