Ce mercredi 30 octobre, quatre sangliers ont été retrouvés morts sur la plage de la Grandville à Hillion en baie de Saint-Brieuc. Le 2 septembre, un sanglier avait déjà été découvert mort dans le même secteur. Suspectant fortement une mort provoquée par l'hydrogène sulfurée dégagé par des algues vertes en putréfaction, les associations environnementales écrivent au préfet pour obtenir le résultat des autopsies.
"...Tout laisse à penser que les animaux présents dans cette zone, que ce soit le 2 septembre ou le 30 octobre, ont été mortellement intoxiqués, comme cela avait déjà été le cas en 2011 avec 36 d’entre eux."
Pour l'association "Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre" et la "Défense des victimes des marées vertes", il ne fait guère de doute que la mort de quatre sangliers retrouvés sur la plage de la Grandville à Hillion le 30 octobre, ainsi que le décès d'un sanglier découvert à quelques kilomètres de là sur la plage Saint-Maurice à Morieux, ont été provoqués par des algues en putréfaction.
Peu de doute sur les causes de la mort
Et elles le font savoir au préfet des Côtes-d'Armor, en lui écrivant : "Nous l’avons constaté encore le 3 septembre dernier. Partout la vase et le sable sont transformés en boue putride noire chargée de ce gaz toxique violent qu’est l’hydrogène sulfuré" à cause "de la putréfaction des algues vertes échouées massivement dans toute l’anse de Morieux et l’estuaire du Gouessant".
Ce 30 octobre au matin, un cavalier donnait l'alerte après avoir découvert trois corps de sangliers sur la plage de la Grandville. Un quatrième a été retrouvé un peu plus loin. Les cadavres ont été enlevés par les gendarmes et les agents de l’Office français de la biodiversité et des analyses ont été diligentées pour connaître l’origine du décès, auprès du laboratoire Labocea à Ploufragan. Les animaux ne présentaient pas "d’indices permettant de déterminer les causes de la mort" a précisé le procureur de la République de Saint-Brieuc.
Un "devoir de transparence"
Le sanglier retrouvé mort a Morieux a également fait l'objet d'une autopsie. Et ce sont justement ces résultats d'autopsie que réclament les associations. Pour elles, "la publication de ces différentes autopsies est d’autant plus importante qu’elle ne concerne pas seulement l’état d’effondrement de la biodiversité. Elle dira le niveau de gravité des risques encourus pour les riverain(e)s et les usager(e)s du littoral".
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Les associations environnementales réclament donc la publication des résultats d'autopsie, par souci de transparence : "Monsieur le Préfet, vous ne pouvez pas laisser plus longtemps dans l’ignorance le public, ni même minimiser les effets de ces échouages massifs et de la putréfaction des algues.
Le devoir de transparence de l’information dans votre administration publique vous oblige" et d'ajouter " Votre responsabilité dans cette situation ne vous exonère pas du devoir de transparence", rappelant que les Tribunaux en 2007, 2009 et 2023 "ont rendu les gouvernements que vous représentez, responsables de cette prolifération algale provoquée par une politique d’extension d’élevages hors sols".
Les associations préviennent également le préfet d'une nouvelle mobilisation citoyenne "devant les grilles de la préfecture".