Grève contre la réforme des retraites : polémique autour des tarifs des "cars Macron"

Depuis le début le 5 décembre, les "cars Macron" sont pris d’assaut par les voyageurs cherchant une alternative au train. Résultat : les prix s’envolent et les clients reprochent aux deux compagnies d’en profiter. 
 

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Des trajets Paris-Lyon à 119 euros au lieu d’une vingtaine habituellement, des Rennes-Lille à près de 90 euros contre 9 à 29 euros selon les horaires, depuis le début de la grève de nombreux voyageurs se plaignent de l’explosion des prix des "cars Macron". Devant la gare de Lille-Flandres ce dimanche, il en part un toutes les demi-heures à destination de Paris et tous sont remplis. Beaucoup de clients de la SNCF qui ont appris la veille l’annulation de leur train et qui ont dû se tourner vers les deux derniers opérateurs du pays, l’allemand Flixbus et le français BlaBlaBus, ex Ouibus racheté à la SNCF par la plate-forme de covoiturage BlaBlaCar.

Deux entreprises accusées de profiter de la grève pour augmenter ses tarifs. De nombreux internautes s’en sont ému sur les réseaux sociaux, tout comme l'association UFC-Que choisir qui évoque des billets jusqu'à 15 fois plus cher sur certaines liaisons le 5 décembre. Mais Flixbus et BlaBlaCar ont démenti jouer avec les prix et mettent en avant la très forte demande.
 

Yield management

Pour fixer leurs tarifs, les deux entreprises pratiquent le "yield management" (pour "gestion du rendement" ou "tarification flexible"), c'est-à-dire qu'elles proposent des places à prix variables. Méthode qui est monnaie courante pour les compagnies aériennes et ferroviaire. Les contours exacts de cette politique de tarification légale restent cependant très complexes et confidentiels.

Comme l'explique à franceinfo.fr un porte-parole de l'entreprise BlaBlaBus, "tous les tarifs sont fixés à l'avance selon une grille tarifaire. Le seul critère, c'est le remplissage du bus." Autrement dit, les billets sont vendus selon des quotas tarifaires. Un certain nombre est proposé à un prix d’appel. Quand ils sont épuisés, un autre groupe de places est délivré à un tarif supérieur, et ainsi de suite. A l’approche du départ, les places restantes sont les plus chères.  

En revanche, les compagnies de bus profitent de la grève d'une autre façon. Elles ont ainsi augmenté leur capacité de 10%, en ajoutant des cars sur certaines lignes à fort trafic et en vendant les places selon la même méthode de tarification progressive.
Et certains usagers parient visiblement sur une grève longue à la SNCF, puisque pour les vacances de Noël les cars commencent déjà à se remplir et les tarifs à s’envoler.
 
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