Depuis 2014 et son entrée dans le champ politique public, Emmanuel Macron s'est rendu à plusieurs reprises dans les Hauts-de-France, en tant que ministre, puis candidat. Qu'a-t-il dit lors de ces déplacements ?
Emmanuel Macron, tout juste élu Président de la République, est venu à plusieurs reprises dans les Hauts-de-France. Voici 10 petites phrases prononcées dans la région, sur des thèmes régionaux.
1. "Oui, il faut investir. Les robots, ce n'est pas l'ennemi"
14 novembre 2014, Méaulte
C'est sa première visite officielle dans la région, en tant que ministre de l'Economie. Emmanuel Macron visite alors "Industrie'Lab", un centre qui accueille des entreprises souhaitant profiter de technologies de pointe.
"On ne ré-industrialisera pas en créant l'industrie des années 60 ou des années 70. Oui, il faut investir. Les robots, ce n'est pas l'ennemi. En Allemagne, il y a 5 fois plus de robots dans les usines qu'en France et il y a deux fois moins de chômage."
2. "Il y aura une continuité de l'activité, avec une entreprise qui est sauvée"
23 août 2015 - Arques
Quelques mois plus tard, Emmanuel Macron se rend dans le Nord, pour visiter l'usine d'Arc International. Et une bonne nouvelle : la reprise est assurée.
"C'est une bonne nouvelle parce qu'il y a un projet, il y a des investissements, donc il y aura une continuité de l'activité avec une entreprise qui est sauvée et des emplois qui seront pour l'essentiel sauvés aussi. Les garanties qui étaient clés à nos yeux sont obtenues."
3. "Moi, je prends un engagement, celui de continuer sur l’aciérie"
11 septembre 2015 - Saint-Saulve
En septembre 2015, Emmanuel Macron se rend sur les sites de l’entreprise Vallourec à Saint-Saulve et Aulnoye-Aymeries pour exiger la poursuite de l'activité.
"Moi, je prends un engagement, celui de continuer sur l’aciérie, ce que je me suis engagé à faire. Celui avec tous les partenaires locaux, les salariés, de continuer à mettre la pression sur le groupe en transparence."
4. "C'est un des modèles de ce qui est cette nouvelle France industrielle"
15 février 2016 - Roubaix
En février 2016, Emmanuel Macron visite l'entreprise OVH à Roubaix, entreprise high-tech qui est aussi le plus gros hébergeur français de sites internet. Un modèle de réussite...
"C'est un des modèles de ce qui est cette nouvelle France industrielle, dans le domaine du numérique entre autres. On voit bien qu'on peut créer des emplois, on crée des nouvelles opportunités, on crée de nouvelles infrastructures."
5. "Il y a une responsabilité [...] de celles et ceux qui ont été les pyromanes dans cette affaire"
6 avril 2016 - Amiens (site de Goodyear)
En avril 2016, le ministre de l'Economie rend visite aux salariés de l'usine Goodyear, à Amiens.
"Je pense qu'il y a une responsabilité, je l'ai déjà dit, de celles et ceux qui ont été les pyromanes dans cette affaire, c'est-à-dire qui, en démontrant à des investisseurs étrangers que le climat social était mauvais, ont empêché de ré-investir."
6. "Il y aura entre 200 et 250 emplois industriels [...] implantés sur le territoire"
1er juin 2016 - Valenciennes
Début juin 2016, le ministre de l'Economie se rend dans le Valenciennois pour y annoncer la création de 200 emplois dans le domaine industriel. Ce jour, il a aussi visité un centre de formation pour adultes et une usine de matelas à Saint-Amand.
"Le dossier que nous signons aujourd'hui c'est l'illustration concrète de cette reconversion, puisque par la décision d'investissement sur ce même territoire, il y aura entre 200 et 250 emplois industriels, avec des qualifications diverses, qui seront implantés sur le territoire."
7. "Ce n'est pas une question de morale"
14 janvier 2017 - Lille (à propos de la Voix du Nord)
En tout début d'année, Emmanuel Macron est invité sur notre plateau alors qu'un plan social est annoncé à la Voix du Nord. Questionné sur le sujet, il ne condamne pas les éventuels licenciements à venir alors même que l'entreprise a un chiffre d'affaire positif.
"Ce n'est pas une question de morale en l'espèce, ça doit être une question d'efficacité économique et de justice sociale. Beaucoup d'entreprises, c'est le cas de la presse écrite, mais il y a des tas d'autres secteurs, ont parfois à faire face à des difficultés avant de perdre de l'argent. Ce que permet aujourd'hui la loi c'est, dans des situations de difficultés - je ne connais pas le cas d'espèce et je ne veux pas m'immiscer dans le dialogue social de l'entreprise - mais je pense qu'il y a eu plusieurs trimestres d'affilée de baisse du chiffre d'affaire ou du résultat d'exploitation, et sans qu'il soit pour autant négatif, l'enterprise décide de se réorganiser."
"C'est toujours extrêmement douloureux, brutal, et évidemment quand on est concerné, très violent et anxiogène, donc j'ai beaucoup de respect et de considération pour les salariés et leur famille. En même temps, il faut bien penser que si une entreprise commence à avoir des difficultés et qu'elle attend d'être dans le rouge, comme on dit, pour commencer à se restructurer, c'est peut-être toute l'entreprise qui peut tomber et in fine plus de licenciements qui peuvent se faire."
Lors de la même interview, Emmanuel Macron a évoqué une visite effectuée dans le bassin minier le jour même. Il rappelle qu'il vient des Hauts-de-France et qu'il a trouvé du "courage" et de la "générosité" chez les demandeurs d'emploi.
"On était dans le bassin minier qui est une terre qui a beaucoup souffert ces 30 dernières années. J'y ai vu énormément de courage, chez toutes celles et ceux qui nous m'accueilli, avec beaucoup de générosité d'ailleurs, je dois leur dire merci. J'ai vu une volonté pour celles et ceux qui sont au chômage de retrouver un emploi, d'y aller. Quand j'entends ces discours odieux sur l'assistanat, quand j'entends parler de notre économie ou de notre société uniquement avec des chiffres ou des réformes froides, je me dis qu'il faut aller dans ces endroits."
"Un électorat n'appartient à personne. Pourquoi le Front National a pu grimper dans ces terres ? Dans notre région ? Je dis notre région parce que je viens aussi des Hauts-de-France. Tout simplement parce qu'il y a eu des échecs économiques et sociaux. Parce que pendant 35 ans on n'a pas su redonner une perspective à certains territoires, quand ils n'ont pas pour certains glissé. Et parce qu'on a pas toujours été exemplaire politiquement. Et donc la colère finit par l'emporter."
8. "Dans ce bassin minier, les soins se sont moins bien faits, il y a beaucoup de tabagisme et d'alcoolisme, l'espérance de vie s'est réduite, elle est de plusieurs années inférieure à la moyenne nationale."
13 janvier 2017 - Nœux-les-Mines
Lors d'un déplacement dans le bassin minier, le candidat d'En Marche! a évoqué le "tabagisme" et l'"alcoolisme" dont souffriraient les habitants de la région. Des propos qui ont créé la polémique, notamment auprès des élus d'extrême-droite qui ont dénoncé une forme de mépris de classe.
Emmanuel Macron en visite à Nœux-les-Mines: "l'alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier"
15h16 : Emmanuel Macron arrive à la cité minière du fond de Sains, rue de Madagascar. Il est immédiatement envahi par une horde de journalistes. La sécurité le guide très vite vers une maison qui est en cours de rénovation par le bailleur social SIA.
9. "On doit faciliter le transfert le plus rapide possible des demandeurs d'asile auprès de la Grande-Bretagne"
10 avril 2017 - Grande-Synthe
Alors que le camp de Grande-Synthe est victime d'un gigantesque incendie et que des centaines de réfugiés doivent être relogés en urgence, Emmanuel Macron en profite pour évoquer son projet de politique migratoire.
"Il n'y a pas de solution facile. Mais on doit faciliter le transfert le plus rapide possible des demandeurs d'asile auprès de la Grande-Bretagne et en particulier des plus jeunes, aller plus vite en ce sens. Ensuite nous devons au maximum démanteler les camps de migrants qui posent des problèmes de sécurité publique."
10. "Ces paysages aux confins de la Somme et du Pas-de-Calais, j'en connais les charmes, la tristesse, les souffrances"
26 avril 2017 - Arras
Le 26 avril, juste après sa visite aux Whirlpool, le candidat fait un meeting à Arras où il évoque dans les longueurs sa région natale. Il y raconte ses liens familiaux avec la Somme notamment, où une partie de sa famille est enterrée.
"Ces terres me sont chères, parce que notre mouvement, il a commencé il y a quelques kilomètres, j'y étais tout à l'heure, à Amiens, dans les Hauts-de-France, d'où je viens. Les terres où nous sommes, ces terres de Hauts-de-France, elles sont au coeur de notre histoire, de notre passé et du défi politique qui est aujourd'hui le nôtre."
"Je veux ici saluer, dans les Hauts-de-France, le 1er rang d'élus qui est face à moi. Toutes et tous vous avez mené des combats, parfois les unes et les uns contre les autres. Mais vous êtes dans une terre qui a connu aux régionales la menace du Front National. J'étais tout à l'heure, ce qui explique mon retard, à Amiens. D'abord pour voir l'intersyndicale de Whirlpool, puis pour me rendre sur le site."
"A quelques kilomètres d'ici, ma famille pour moitié est enterrée à Authie, dans une vallée triste, que je n'ai visitée que pour les enterrementset où mon arrière-grand-père était maire. Cette vallée, je la connais très bien. Ces paysages aux confins de la Somme et du Pas-de-Calais, j'en connais les charmes, la tristesse, les souffrances."
#BONUS
Le mouvement "En Marche!", qui l'a porté jusqu'à la Présidence de la République, a été lancé à Amiens...