On ignore encore ce qui a poussé une habitante de Crupilly, dans l'Aisne (02), à recueillir chez elle autant de bêtes sans pouvoir s'occuper d'elles. Dans sa ferme, la Fondation Assistance aux Animaux a fait de sordides découvertes ce lundi 28 décembre.
La propriétaire d'une ferme d'un petit village de l'Aisne où ont été découverts 171 animaux morts était toujours en garde à vue mardi, a-t-on appris auprès du parquet de Laon.
Cette femme de 52 ans avait été placée en garde à vue lundi à la gendarmerie de La Capelle pour, notamment, "détournement d'animaux saisis, refus de restitution d'animaux saisis, détention de cadavres, exploitation d'une installation classée sans déclaration et rébellion", pour avoir "mordu un gendarme lors de l'interpellation lundi", a déclaré à l'AFP le procureur de Laon, Baptiste Porcher.
Sa garde a vue a été reconduite mardi matin. Seuls quelques dizaines de bêtes ont pu être sauvées.
Reportage, ci-dessous, de Pierre-Guillaume Creignou et Mustapha Mohammad :
Rappel des faits :
Ce lundi 28 décembre. 171 animaux morts, parmi lesquels des chiens, des chats, un iguane ou deux faucons, ont été découverts dans sa ferme de Crupilly, majoritairement "entassés dans différents congélateurs", avait expliqué Anne-Claire Chauvancy, de la Fondation Assistance aux animaux, venue saisir initialement une centaine de bêtes, assistée des gendarmes de La Capelle.Trente-neuf animaux vivants avaient également été retrouvés dans un premier temps dans la ferme, dont quinze chiens, des rongeurs, des caprins, une mygale, mais aussi un bouc, tous pris en charge par la fondation. Soixante-treize autres chiens vivants ont été découverts lundi en fin de journée, dans un entrepôt désaffecté où la propriétaire les avait cachés.
D'autres animaux, pour lesquels l'association avaient été appelée, n'ont pas encore été retrouvés, a indiqué mardi Anne-Claire Chauvancy. La propriétaire était poursuivie pour sept infractions en lien avec la détention d'animaux, parmi lesquelles "gestion d'un refuge sans autorisation", "privation
de nourriture" ou "maintien d'un animal domestique dans un habitat pouvant être cause de souffrance".
Elle avait été condamnée le 17 décembre par le tribunal correctionnel de Laon à deux peines d'amende avec sursis de 500 € et 300 € et d'une contravention de 100 €. La décision de justice demandait également la confiscation des animaux.
En 2011, une soixantaine de chiens détenus dans des conditions sordides et des animaux de ferme avaient déjà été retirés chez cette propriétaire, à la suite d'un contrôle vétérinaire.