Evénement pour les Lensois, le bassin minier et toute la région, le prestigieux musée du Louvre a ouvert ses portes à Lens mardi 4 décembre 2012, jour de la Sainte-Barbe, fête des mineurs. Le public est conquis.
Quelque 5.000 personnes ont visité le Louvre-Lens mardi soir pour la première soirée d'ouverture au grand public du musée de Lens (Pas-de-Calais), après son inauguration officielle par François Hollande dans la matinée, a annoncé le musée dans un communiqué.
"Parmi ces premiers visiteurs, venus principalement de Lens et des environs proches, de nombreuses familles avec enfants avaient fait le déplacement",
affirme le communiqué. Le musée avait exceptionnellement ouvert ses portes de 19H00 à minuit, pendant qu'une soirée de fête, avec frites gratuites et feux d'artifice, était organisée au stade Bollaert, situé à quelques centaines de mètres. Dans la Galerie du Temps, épine dorsale du musée, et dans les expositions temporaires, les visiteurs ont pu admirer les chefs-d'oeuvre prêtés par le Louvre: "La Liberté guidant le peuple" (1831) de Delacroix mais aussi "Balthazar Castiglione" de Raphaël ou "Louis-François Bertin" de Ingres.
L'ouverture officielle au public est prévue pour le 12 décembre, mais un week-end portes ouvertes aura lieu du samedi 8 décembre 10H00 au dimanche 9 décembre 18H00,sans interruption.
10.000 personnes pour le son et lumière du stade Bollaert
La tribune Lepagnot est pleine, à sa droite, la tribune Delacourt est remplie au tiers. Il est 20h15, alors que plusieurs centaines de personnes attendent à quelques centaines de mètres de là de pouvoir entrer les premières au musée, la majorité a décidé de suivre le son et lumière du stade Bollaert.Saisissant. A plusieurs reprises, les applauddisements fusent, on croit au bouquet final, mais le spectacle reprend de plus belle. "C'est grandiose", "chouette spectacle"... entendra-t-on dans les escaliers des tribunes quelques minutes plus tard. Peu donc (ou pas ?) de spectateurs mécontents. La fête se poursuit ensuite avec une distribution de portions de frites pour ceux qui ont leur ticket d'entrée au Louvres. Un petit concert sur une scène installée entre les friteries et la moitié de ce beau monde se rendra ensuite au Louvre.
Les commerçants autour du Louvre-Lens conquis aussi !
C'est le cas de Villars Rodler, enseignant à la retraite. A la boulangerie, il se fait une joie de participer à l'inauguration bis de l'après-midi. Pour lui, le Louvre-Lens, est un peu une "revanche" : "on nous fait toujours passer pour des bons à rien. Le Louvre-Lens, non seulement prouve que non, mais va aussi contribuer à réhausser l'image du bassin minier".Les commerçants sont heureux également, à la boulangerie du musée, qui a mis quelques ballons gonflables en haut de sa vitrine pour fêter la journée, Pascal Delory se réjouit à la fois de la fin des travaux (deux ans pendant lesquels le chiffre d'affaires a chuté) et de l'événement en lui-même.
Même sentiment de Gaëtan Anguise, du Pot à tabac : "Aujourd'hui sincèrement, qui n'est pas content ? Ils ont refait toute l'électricité, le tout à l'égout, la voirie et maintenant nous espérons accueillir des gens du monde entier."
Troisième et dernier commerce proche de l'entrée par laquelle arrivent les invités du Louvre-Lens, Michel Pennequin, compagnon de Cathy, de la brasserie-friterie du même nom, parle spontanément de son apprentissage du Japonais pendant trois ans et des reportages télé réalisés chez Cathy : "Vu le prix de la seconde de pub à 20h00 ; vu le reportage que nous avons eu hier soir à TF1, c'est comme si nous avions un budget communication de 50.000 euros" sourit-il. La brasserie où les membres du cabinet Sanaa (1) sont venues régulièrement est même connue au Japon où une star de la télé nationale nippone est venue avec son équipe faire une série de reportages.
Loin des caméramen et des photographes non accrédités, à une cinquantaine de mètres de l'entrée des invités, le convoi présidentielle arrive devant l'entrée du musée entre 10h00 et 10h30. Une longue visite suit avant une prise de parole présidentielle vers 11h30. Entretemps Helena Prebilac (très émue) et Sophie Golebiowski, surnommées les "mamies du Louvre" en raison de leur interpellation déterminante en faveur du Louvre à Lens en juillet 2004 auprès du ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres (2), avaient fait une entrée remarquée.
(1). Le cabinet Sanaa des architectes japonais Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa a dessiné et supervisé la construction du bâtiment du Louvre-Lens
(2). Ce sont elles à qui Jean-Pierre Raffarin avait fait référence, le 29 novembre 2004, jour de son annonce du choix de Lens pour le Louvre