Les parents de cinq enfants Roms qui ont été placés en foyer parce qu'ils mendiaient à un carrefour de Lille, sont poursuivis pour délaissement de mineurs et convoqués pour une audience en janvier. Une issue judiciaire rarissime.
Appartenant à deux fratries de la communauté rom, ces trois filles et deux garçons sont âgés de 7 à 10 ans. "Régulièrement de nombreux enfants se livrent à la mendicité à des carrefours dans l'agglomération lilloise", a indiqué une source judiciaire, dans "des situations très dangereuses", avec le "risque d'être renversés".
"Après avoir effectué des surveillances pour caractériser une infraction, la brigade des mineurs est intervenue le 4 décembre (mardi) et a pris en charge" les cinq enfants, a informé la source judiciaire. Les mineurs ont confirmé aux policiers "la précarité de leur situation" et ont été placés en foyer avec délivrance d'un "droit de visite pour les parents en présence des travailleurs sociaux", a-t-on ajouté de source judiciaire.
"Ce n'est pas une solution de séparer les enfants de leurs parents"
Ce type d'opération de police autour des enfants roms qui mendient est très rare et a fait réagir : « Ce n'est pas une solution de séparer les enfants de leurs parents, déclare Bruno Mattei, d'ATD Quart Monde dans 20 minutes. La mendicité n'est qu'un symptôme de la misère dans laquelle on les laisse » Sur Europe 1, d'autres associations ont également estimé qu'il "n’y a pas assez de places dans les écoles et les pouvoirs publics ne font rien pour intégrer les Roms dans le système scolaire. Ils jugent que le situation de mendicité est une conséquence de cet était de fait."Les parents, qui ont été entendus mardi et mercredi sous le régime de l'audition libre, se sont vu délivrer une convocation par officier de police judiciaire (COPJ), et passeront en audience en janvier pour délaissement de mineurs, a-t-on dit de même source.
La peine théorique pour délaissement de mineurs est de sept ans de prison.