Environ 200 personnes ont manifesté vendredi à Paris pour demander la régularisation d'une cinquantaine de sans-papiers qui ont déposé leurs dossiers à Lille et disent avoir entamé une grève de la faim début novembre.
Derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire "la régularisation c'est maintenant", faisant allusion au slogan de la campagne présidentielle de François Hollande, les manifestants ont défilé pour dénoncer la politique du gouvernement mais aussi
la mise "en danger" des sans-papiers.
Les manifestants répondaient à un appel de plusieurs associations et partis de gauche. A Lille, une manifestation rassemblant plusieurs centaines de personnes avait déjà eu lieu le 22 décembre en soutien aux sans-papiers évacués la veille d'une église et se disant en grève de la faim depuis 58 jours.
"La même politique que Sarkozy"
"La situation devient critique pour la santé des grévistes", s'est inquiétée Sarah, militante du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). "On est très déçus par le gouvernement socialiste", a déploré Anzzoumane Sissoko, porte-parole de la Coalition internationale des sans-papiers et migrants (CISPM), selon qui l'actuel ministre de l'Intérieur suit "la même politique que Sarkozy".Le 28 novembre, Manuel Valls avait présenté une nouvelle circulaire pour redéfinir les critères de régularisation des sans-papiers. Une mesure "insuffisante" et "un peu hypocrite", selon Denise Chautard, la secrétaire générale de l'association "Droits devant".
La préfecture du Nord a annoncé que 57 étrangers en situation irrégulière, "soit la moitié des personnes participant au mouvement" lillois, étaient déjà venus présenter leur dossier à la préfecture pour qu'il y soit examiné à la lumière de la circulaire du 28 novembre.
Le préfet a assuré "qu'aucune procédure d'éloignement ne sera engagée à l'encontre d'une personne étrangère ayant déposé une demande de titre de séjour dans ce cadre et ce, jusqu'à la fin de l'instruction de son dossier". "Les premières décisions interviendront début janvier", précise le communiqué.