Un avis favorable à la déclassification de deux vidéos de l'opération militaire de janvier 2011, lors de laquelle avaient été tués Antoine de Léocour et Vincent Delory, a été rendu par la Commission compétente.
Cet avis de la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN), datant du 20 décembre 2012, a été publié vendredi au Journal officiel. Il revient maintenant au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian de suivre ou non cet avis. Les quelque 200 avis de la CCSDN ont été suivis dans leur quasi-totalité par les autorités administratives concernées (Elysée, Matignon, ministères ...).
La CCSDN avait été saisie le 22 novembre par le ministre de la Défense après une requête en déclassification le 8 novembre 2012 émanant de Nathalie Poux et de Christophe Teissier, chargés de l'information judiciaire après l'enlèvement et la séquestration suivis de la mort d'Antoine Lamour Bechet de Léocour et de Vincent Delory, à Niamey puis au Mali les 7 et 8 janvier 2011.
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La commission a rendu un avis favorable à la "déclassification des passages non précédemment communiqués à la commission et non déclassifiés des deux enregistrements vidéo aujourd'hui soumis à son examen", soit un enregistrement d'une durée totale de 38 minutes et 07 secondes et un enregistrement d'une durée totale de 43 minutes et 18 secondes.
Cet avis est le troisième de la CCSDN sur cette affaire, après deux avis favorables de 2011 à la déclassification de photos et de vidéos portant sur l'intervention des forces spéciales françaises au Mali pour tenter de libérer les deux otages.
Les familles des deux victimes ont demandé à plusieurs reprises "la levée totale du secret défense et les raisons de cette intervention".
Les forces spéciales françaises avaient poursuivi les ravisseurs jusqu'au Mali mais n'avaient pu libérer les deux otages. Des expertises sur leurs corps, révélées le 3 février, avaient permis de préciser les causes de leur décès : Vincent Delory est mort brûlé tandis qu'Antoine de Léocour a été exécuté par ses ravisseurs, selon le parquet.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué le 13 janvier cet enlèvement.