Les sans-papiers, grévistes de la faim depuis 72 jours à Lille, ont décidé de suspendre leur mouvement, le préfet s'étant engagé à "un examen bienveillant" des dossiers de régularisation.
L'information est tombée en début de soirée. Les sans papiers lillois ont suspendu leur grève de la faim, un mouvement entamé il y a 72 jours. Cette décision est motivée par l'état de santé de 38 personnes concernées mais aussi par ce qu'ils estiment être des "avancées" du côté de la préfecture.
L'une de nos équipes a interrogé un de leurs représentants, Mouloud Betriche.
Le préfet s'est engagé vendredi soir à "un examen bienveillant" des dossiers qui seront déposés en préfecture "dans le cadre des textes en vigueur" et à établir "un calendrier échelonné" des demandes de régularisation.
Inquiètes des conséquences de cette grève sur la santé des personnes, Emmaüs France, CCFD-Terre Solidaire, la Cimade et le Secours catholique avaient exhorté dans un communiqué commun "chaque partie à trouver d'urgence une solution de sagesse et d'humanité" et "à choisir la voie du compromis". "Rien ne justifie de continuer à risquer l'accident grave", avaient écrit ces associations, rappelant "leur extrême réserve devant l'utilisation de l'arme de la grève de la faim".
Des actions similaires ont eu lieu ces derniers jours à Paris et en région parisienne, en soutien aux sans-papiers lillois. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'est montré inflexible vendredi face à ces mouvements, déclarant à l'AFP qu'il n'allait "pas régulariser 50, 100, 200 ou 300 dossiers parce qu'il y a une action des associations".