La petite quarantaine de sans-papiers lillois qui étaient encore grévistes de la faim hier, ont été pris en charge par les services de santé ce lundi.
Vers 15H00 lundi il ne restait presque plus de traces du passage des grévistes sur le parvis de l'église Saint-Maurice, sur lequel ils étaient installés depuis le 21 décembre, là où ils ont finalement pris la décision dimanche soir d'arrêter leur grève de la faim à son 73ème jour.
"On préfère le terme "suspendre" plutôt que "arrêter". La grève est arrêtée mais la lutte continue", confie Amar, un ancien gréviste qui a tenu 50 jours, tout en ramassant les dernières couvertures. "C'est une décision sage de leur part. Les grévistes ont répondu favorablement au dialogue ouvert par la préfecture", estime Amar. "On ne peut pas risquer des vies alors qu'il y a une ouverture".
Un médecin est venu pour répartir les grévistes sur différents centres hospitaliers de Lille, a rapporté Amar. Selon la préfecture du Nord, ils ont été reçus en fonction de la disponibilité des services.
Récépissé de séjour
Les sans-papiers ont salué le changement de ton de la préfecture du Nord. Dans un communiqué, le CSP 59 (Comité des sans-papiers)notait qu'après 70 jours "le préfet prend en compte la grève de la faim à travers les expressions "calendrier échelonné, bienveillant, minimum de dossiers, examiner avec humanité et par le biais des associations en charge d'une sortie de crise".
Dans leur dernier communiqué, ces associations (Emmaüs, CCFD-Terre Solidaire, Cimade, Secours Catholique) précisaient qu'elles trouvaient "intéressantes les dernières propositions du préfet consistant à délivrer un récépissé de séjour aux personnes grévistes".
"Ce délai de séjour provisoire permettrait ainsi à ces personnes de reprendre une alimentation, de se rétablir, de recevoir les soins et le suivi médical dont elles ont besoin", expliquaient-elles.
20 dossiers par jour
Selon Amar, les sans-papiers vont désormais déposer 20 dossiers par jour, 10 le matin et 10 l'après-midi, "pour ne pas chambouler la préfecture"."On nous a dit que l'étude des dossiers serait faite dans les 15 jours, après on verra la suite", souligne-t-il.
Quelque 147 dossiers sont sur la liste.