Une marche commémorative a lieu samedi à Noyelles-Godault, près de 10 ans après la fermeture de l'usine Metaleurop qui avait provoqué le licenciement de 830 personnes, annonce une association d'anciens salariés
Des élus locaux, ainsi que les membres de l'association Choeurs de Fondeurs y participeront à partir de 9H30 dans le centre-ville de la commune, indique l'association sur son site.
"Nous avons invité les anciens salariés de Metaleurop à participer", a précisé le vice-président de Choeurs de Fondeurs, Albert Lebleu. La fin de la fonderie Metaleurop Nord, lâchée brutalement par sa maison-mère en janvier 2003, avait scandalisé l'opinion publique et le monde politique.
Metaleurop avait annoncé qu'elle ne prendrait en charge ni les frais de licenciement des 830 salariés, ni les dépenses de dépollution pour ne pas compromettre la stabilité financière du groupe. La fin de l'entreprise "a été annoncée par un communiqué brutal, laconique, on
a jamais eu personne devant nous", rappelle M. Lebleu.
Feuilleton judiciaire
L'affaire s'est ensuite muée en feuilleton judiciaire, le groupe rebaptisé Recylex devant faire face à des poursuites engagées par les liquidateurs de Metaleurop Nord, ainsi qu'à de nombreuses actions judiciaires d'anciens salariés.Dernier épisode en date: le pourvoi en cassation formé par les liquidateurs pour contester une décision de la cour d'appel de Douai du 19 septembre.
La cour d'appel avait confirmé en septembre un premier jugement de 2007, selon lequel Recylex n'était pas tenu de combler le passif laissé par son ancienne filiale Metaleurop Nord, pour une somme pouvant atteindre 50 millions d'euros.
Implantée à Noyelles-Godault depuis 1894, l'usine, classée Seveso, produisait jusqu'à 130.000 tonnes de plomb, 100.000 tonnes de zinc et 250.000 tonnes d'acide sulfurique par an.
Sur les 500 salariés de Metaleurop encore en âge de travailler aujourd'hui, environ 70% ont retrouvé un emploi en CDI, 15% ont un "emploi précaire" et 15% sont au chômage, selon M. Lebleu. Parmi les chômeurs, "une cinquantaine n'ont jamais retrouvé d'emploi après la fermeture de l'usine", d'après lui.
Certains anciens salariés se sont reconvertis dans d'autres secteurs, "infirmiers, aides-soignants, formateurs pour la conduite d'engins de manutentions", explique M. Lebleu.
Une centaine d'anciens salariés sont toujours sous surveillance médicale en raison d'une haute concentration de plomb dans le sang, selon M. Lebleu.