Willy Bardon, 39 ans a été mis en examen ce vendredi pour séquestration, viol, et meurtre d'Elodie Kulik. Onze ans après la mort de la jeune Nordiste, c'est la première fois qu'un suspect est mis en examen. Les réactions.
Onze ans après la mort d'Elodie Kulik, dans la Somme en 2002, l'enquête sur le meurtre de la jeune banquière a connu "une avancée majeure" avec la mise en examen ce vendredi d'un homme de 39 ans, la première dans ce dossier. Willy Bardon, a été mis en examen pour séquestration, viol et meurtre et écroué. Le principal suspect jusqu'ici, Grégory Wiart, était mort accidentellement quelques mois après les faits. Il a été identifié en janvier 2012, grâce à son ADN.
"L'enquête a fait un pas décisif. C'est une avancée majeure : c'est la première fois qu'on met en examen quelqu'un dans cette affaire", a salué Me Didier Robiquet, avocat du père d'Elodie Kulik.
"Cela fait onze ans que j'attends et je ne peux que me réjouir", a réagi Jacky Kulik, qui s'est exprimé devant la presse.
Les investigations continuent
Le procureur d'Amiens, Bernard Farret, s'est livré à "un point limité" sur l'enquête "car les investigations continuent", a-t-il indiqué.Willy Bardon, qui "travaille dans la mécanique", avait été interpellé mercredi matin par les gendarmes avec six autres hommes qui ont été remis en liberté,
Sa voix a été identifiée par les autres gardés à vue dans l'enregistrement d'un appel à l'aide qu'Elodie Kulik avait lancé aux sapeurs-pompiers, juste avant de mourir. "cinq (d'entre eux) ont reconnu la voix" de Willy Bardon sur cette bande, selon le magistrat, qui a ajouté :
"Il a varié dans ses déclarations, admettant que la voix sur la bande sonore était la sienne, puis il s'est rétracté et dit que cette voix ressemblait à la sienne". Willy Bardon a finalement nié tous les faits qui lui étaient reprochés, à l'issue de ses 48 heures de garde à vue.
Une enquête hors normes
"C'est le résultat de 11 ans de cellule d'enquête. Ces investigations se sont traduites par 11.200 pièces de procédure, 5.500 prélèvements ADN et 600 hypothèses de travail". Le procureur a par ailleurs salué "l'opiniâtreté et la détermination exceptionnelle" des gendarmes de Picardie, qui "ont suivi les avancées technologiques"."Pour moi, c'est une bonne nouvelle qu'on ait enfin mis la main sur cet individu", a-t-il souligné, avant de conclure : "Actuellement, nous n'avons aucune certitude sur le nombre de personnes ayant participé aux faits", qui n'exclue pas de nouveaux développements.