Procès Typhaine : "Je me rends compte de la monstruosité de mes actes"

La mère de la petite Typhaine, Anne-Sophie Faucheur, a évoqué lundi ses "relations difficiles" avec l'enfant dès sa naissance, lors du premier jour de son procès pour homicide volontaire devant les assises du Nord.

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Anne-Sophie Faucheur, 26 ans, comparaît jusqu'à vendredi avec son ancien compagnon, Nicolas Willot, 27 ans, pour le meurtre de Typhaine lors d'un ultime déchaînement de violences et pour avoir camouflé la mort de l'enfant derrière une disparition fictive qui avait ému tant en France qu'en Belgique.
Arrivée dans le box des accusés les yeux rougis derrière des lunettes, entièrement vêtue de noir, Anne-Sophie Faucheur a déclaré peu après l'ouverture du procès "ne pas avoir voulu donner volontairement la mort à (s)a fille".
Typhaine, née à peine un an après sa première fille, Caroline, n'était pas désirée. "C'est difficile dès la maternité, je la rejette un peu", raconte Mme Faucheur.

"Le lien se rompt"


Après une "séparation compliquée" avec le père de ses deux filles en décembre 2005, Typhaine est élevée par sa grand-mère paternelle. "Le lien se rompt" entre la mère et la fille. "Je la voyais peu, c'était froid, elle ne me reconnaissait pas", déclare Anne-Sophie Faucheur, qui va "récupérer" sa fille à la sortie de l'école le 22 janvier 2009 parce qu'elle "(lui) manquait".

Les violences infligées à Typhaine ont commencé peu après, allant crescendo jusqu'à la mort de la fillette moins de six mois plus tard.
"J'avais idéalisé nos retrouvailles, je ne me suis pas dit qu'elle pouvait être perturbée. Je pense que j'attendais beaucoup de choses, je perdais pied. A partir de février, je commence à être autoritaire, dure", se défend l'accusée, disant se rendre compte de "la monstruosité de (s)es actes".

Typhaine vivait "caché"


"La situation s'est vite aggravée, Typhaine était une enfant timide et renfermée, jamais heureuse quoi qu'on fasse, cette attitude a agacé Anne-Sophie. Elle la frappait quand elle était en colère, tout était prétexte à la frapper", dit son ex-concubin, Nicolas Willot, impassible dans le box.
"Pour moi, la période (des violences) est plus courte, de mi-mai à juin" 2009, ajoute-t-il, en se décrivant comme un homme "totalement soumis" à sa compagne, une jeune femme au "fort caractère" et "manipulatrice" à qui il ne pouvait rien refuser.

Le jeune homme, qui avait caché l'existence de Typhaine à de nombreux proches, n'était pas "prêt à accueillir" la fillette, en plus de Caroline et de sa fille
naturelle Apolline, née de son union avec Anne-Sophie Faucheur.
"A cinq, on était beaucoup, je ne voulais pas faire de mal à Anne-Sophie, mais je trouvais qu'on était trop nombreux, je n'ai pas osé lui dire", a-t-il lancé.


Rappel des faits
Dans la soirée du 10 juin 2009, Typhaine avait succombé à une succession de violences, suivies d'une douche froide. Son corps avait été dissimulé plusieurs jours dans la cave du domicile du couple à Aulnoye-Aymeries (Nord) avant d'être enterré nu par son beau-père dans une forêt de la banlieue de Charleroi (Belgique).

Anne-Sophie Faucheur avait déclaré la disparition de sa fille le 18 juin, enlevée, disait-elle, dans le centre-ville de Maubeuge (Nord). Lors d'une conférence de presse, moins d'une semaine plus tard, elle avait même accusé la police d'avoir tardé à engager des recherches pour la retrouver.
Le couple avait fini par avouer en garde à vue près de six mois plus tard, évoquant une mort accidentelle après une punition qui avait mal tourné. Le cadavre de Typhaine avait été retrouvé début décembre sur les indications de Nicolas Willot. Les deux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi.
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