Anne-Sophie Faucheur a-t-elle voulu tuer sa fille Typhaine ?

La mère de la petite Typhaine, accusée d'homicide volontaire, n'a pas voulu "consciemment" tuer l'enfant, a estimé mardi un expert, devant la cour d'assises du Nord, une analyse immédiatement contredite par un autre psychiatre.

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Anne-Sophie Faucheur, 26 ans, comparaît depuis lundi avec son ancien compagnon, Nicolas Willot, 27 ans, pour le meurtre de Typhaine, 5 ans, en juin 2009 de maltraitances présumées, qu'ils avaient camouflé en fausse disparition.
Animée d'une "rage agressive et vengeresse" face à une enfant "qui la défiait" et "ne l'aimait pas", Mme Faucheur s'était "engagée dans une sorte de bras de fer" avec Typhaine, a déclaré par visioconférence un expert, qui a réalisé l'examen psychiatrique de l'accusée en janvier 2012.

"Elle avait conscience de sa violence, +j'étais méchante+ disait-elle. Elle restitue clairement les coups, leur fréquence, leur violence" et voit à l'époque "que son enfant souffre", a poursuivi l'expert, décrivant la jeune femme comme "immature, fière, susceptible et avec une tendance à l'interprétativité".
Anne-Sophie Faucheur "comprend que les coups ont peut-être tué l'enfant", mais "on est plutôt dans une logique de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner (que dans) une volonté d'homicide consciente, claire, affirmée chez la mère", a affirmé l'expert psychiatre.

Le second expert psychiatre a une autre analyse


Cette analyse a été plus que nuancée par un second expert psychiatre, qui a souligné à la barre que la mère de Typhaine avait paru "moins perturbée" par la mort de sa fille que par la "honte" d'avoir menti.
"Sensible, susceptible, en quête d'affection et de reconnaissance, cherchant une certaine valorisation narcissique pour compenser des carences affectives", Anne-Sophie Faucheur faisait preuve d'une "certaine froideur par rapport aux actes commis sur sa fille dans un contexte d'exaspération", a-t-il noté.
"De façon indirecte, elle voulait atteindre le père de Typhaine, c'était une façon de l'atteindre et d'anéantir tout un passé", a indiqué l'expert-psychiatre, évoquant le "syndrome de Médée".

Au départ, "la volonté (de Mme Faucheur) n'était pas celle de tuer, mais par la dérive elle se transforme", a-t-il conclu. 



Anne-Sophie Faucheur et Nicolas Willot encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi.
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