Procès Typhaine : en direct, les temps forts de l'audience à Douai (mardi après-midi)

Suivez en direct les temps forts du procès Typhaine : verbatim, photos, interviews, faits marquants... Anne Sophie Faucheur et Nicolas Willot, accusés d'avoir tué en 2009 leur fille et belle-fille Typhaine, 5 ans.

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19h40 : L'audience est suspendue. Reprise des débats à suivre en direct sur notre site dès 9h demain matin



19h20 : Me Emmanuel Riglaire et Nicolas Willot se tutoient à l'audience

"Je te tutoie parce qu'on se connaît depuis longtemps", dit l'avocat à l'accusé (son client), en regardant également l'audience, un peu étonnée par cet échange familier.

Me Riglaire :
"Nicolas, as-tu voulu la mort de Typhaine?"

N. Willot :
"Non je ne l'ai pas voulu, et je n'ai jamais pensé que nos violences entraîneraient la mort de Typhaine".


19h00 : L’avocat de la famille Taton, Raphaël Théry, bouscule l’accusé


Me R. Théry :
"Vous dites que vous êtes perdu après la mort de Typhaine, mais vous êtes perdu quand vous enterrez son corps dans la forêt de Marcinelle, la ville de Dutroux ? A un kilomètre des maisons de Dutroux ? Vous êtes perdu ?"

N. Willot :
"Je n’étais pas au fait des affaires Dutroux, je ne savais pas".

18h15 Nicolas Willot s'explique sur la mort de Typhaine

"Anne-Sophie était dans une colère noire, elle est allée chercher ses chaussures, puis lui a donné des coups de pied un peu partout sur le corps, surtout dans l’abdomen. Moi je la maintenais par les aisselles. Les coups étaient forts.
Elle se met à pleurer, mais elle n’a pas de réaction, je pense qu’elle est terrorisée.

J'ai le souvenir que c’est moi qui ai emmené Typhaine dans la salle de bains. Typhaine était titubante, je l’ai tirée par le bras pour l’emmener dans la salle de bains.
Anne-Sophie lui a mis des coups de douche avec un nouvel acharnement. C’est là que je suis intervenu en disant « Stop », et on est allé dans le salon. C’est là qu’on a entendu un râle. J’ai foncé dans la salle de bains, et elle était inanimée dans le bac de douche.

Je la pose sur une serviette, je la sèche rapidement et je lui fais du bouche-à-bouche et un massage cardiaque au moins une vingtaine de minutes
".

"Je fais des cauchemars toutes les nuits depuis 3 ans et demi que je suis incarcéré.

J’ai gâché la vie de Typhaine, j’ai gâché ma vie j’ai gâché la vie de plein de personnes, pourquoi je mentirais maintenant ?
"


"J’ai fait ça comme un robot"

Nicolas Willot a enterré le corps de Typhaine une semaine après le décès de l’enfant. Il s’est rendu dans la forêt de Marcinelle en Belgique à une centaine de kilomètres de la maison familiale.

Interrogé sur ces faits, l’accusé répond : "j’ai fait ça comme un robot, sans penser. J’ai creusé pendant des heures pour lui donner une tombe adaptée".

18h05 : Nicolas Willot est appelé à son tour à la barre

Interrogé sur l'arrivée de Typhaine dans le foyer familial fin janvier 2009, l'accusé répond :

"Je fais tout pour m’investir pour Typhaine, Caroline m’en a même fait part.
Il n’y a pas de violences physiques au départ. Ça commence en mai (2009), quand je suis tout le temps à la maison. C’est à ce moment que j’ai commencé à la taper, avec des fessées, des tapes sur les mains, des coups de pied aux fesses… Toujours en présence d’Anne-Sophie.

"Une fois Anne-Sophie donnait des coups de ceinture à Typhaine, et me voyant arriver, elle m’a demandé de les donner, parce que je taperais plus fort".

"Je n’ai jamais donné de gifle, parce que son visage c’était important. Sauf le soir du drame, où je lui ai mis des gifles
".


17h55 : L’avocate d’Anne-Sophie Faucheur, Me Blandine Lejeune, s'adresse à sa cliente :


Me Lejeune :
"Pouvez-vous mettre des mots sur les actes que vous avez commis ?"

AS. Faucheur :
"Monstrueux, c’est horrible, inqualifiable. Il n’y a pas de mot".

Me Blandine Lejeune :
"Les mises en scène avec la presse, comment vous expliquez cela ?"

AS Faucheur :
"Ça a commencé avec l’appel à témoin. On ne savait pas comment ca se passait, on agissait sans réfléchir. On n’a pas participé aux recherches parce qu’on savait qu’il n’y avait rien à chercher".

17h45 : Anne-Sophie Faucheur reste muette face aux questions des avocats des parties civiles


17h30 : L'avocat général, Luc Frémiot, s'adresse à Anne-Sophie Faucheur

Luc Frémiot à l'accusée :
"Dès le début vous allez la punir, pourquoi vous lui en voulez ?"

As Faucheur :
"J’ai l’impression de ne pas être sa maman, qu’il n’y a pas ce lien, donc ça commence tout de suite difficilement".

Luc Frémiot :
"Pourquoi brusquement vous êtes allée la chercher, pourquoi elle vous manquait ? Vous n’alliez pas la voir ! Est-ce que vous vouliez vous venger du père ?"

AS. Faucheur :
"Non il n’y avait pas de désir de vengeance"

Luc Frémiot :
"Le soir des faits, vous sortez de la salle de bains pour aller chercher vos baskets avant de lui donner des coups de pied, pourquoi ?"

AS Faucheur : 
"Pour lui faire mal"

Luc Frémiot :
"Et vous vous étonnez d'être jugée pour homicide volontaire ?!"

AS. Faucheur, en pleurs :
"Je ne voulais pas..."

17h : Le père de TyphaineFrançois Taton, quitte la salle d'audience pendant le récit d'Anne Sophie Faucheur



16h40 : La cour va maintenant examiner les faits. Anne-Sophie Faucheur est appelée à la barre


Immédiatement, la présidente interroge l'accusée sur la nature des violences infligées à Typhaine

La soirée du 10 juin qui a coûté la vie à l'enfant de 5 ansAnne-Sophie Faucheur

Anne-Sophie Faucheur : "
On monte les enfants comme d’habitude, elles étaient toutes dans la même chambre. Typhaine marchait dans la chambre, on lui a dit d’aller dormir, elle ne voulait pas.

On était en dessous, on l’entendait marcher, j’étais exaspérée. Elle est descendue, je lui ai demandé pourquoi elle ne dormait pas, elle m’a répondu qu’elle n’en avait pas envie.

Je l’ai frappée. Des gifles, des fessées, des coups de ceinture, des coups de poing. J’ai chaussé mes baskets et lui ai donné des coups de pied au niveau du ventre. Elle est au sol quand je la frappe. On la relève, elle marche difficilement et on l’a mise sous la douche froide, longtemps. Je lui ai mis la douche en plein visage
.

Puis AS Faucheur dit être "retournée dans le salon, dans le canapé, laissant Typhaine sous la douche, pour la calmer".

"On a entendu un sifflement, une mauvaise respiration, Nicolas Willot a dit de retourner dans la salle de bains. On l’a sortie du bac de douche, elle avait perdu connaissance. Mr Willot a essayé de la réanimer, assez longtemps".

"Quand il constate de le décès, je panique, je pense à me dénoncer, et Nicolas Willot me fait renoncerIl me dit qu’il a peur pour les enfants, que j’aille en prison, et que la vie va s’écrouler. Après la salle de bains, je n’ai plus revu Typhaine. Il m’a dit qu’il l’avait mise à la cave".

Des coups, de plus en plus fréquents, de plus en plus forts

Anne-Sophie Faucheur : "Au début c’était des punitions, des gifles. Les coups ont commencé après le déménagement. Sur les fesses, il y a eu des coups de poings".

"Je l'ai enfermée plusieurs fois dans le noir. Ça m’arrivait de l’attacher à la rampe d’escalier".


La présidente lui demande :
"Quand vous frappiez Typhaine, vous lui disiez pourquoi ?"

AS. Faucheur :
"Non. Elle ne comprenait pas. Dans l’optique où c’était elle qui me provoquait, je voulais lui faire comprendre, je voulais lui faire mal. Elle avait les yeux durs, les yeux sévères. Elle ne réagissait pas vraiment, j’étais persuadée qu’elle me regardait méchamment. Ça lui arrivait de pleurer.

Les coups de pieds c’était que le jour du drame".


16h30 : Après une courte suspension, l'audience reprend pour étudier les faits


Avant la reprise des débats, Nicolas Willot a tenu à s'exprimer à l'audience pour présenter ses excuses à la famille Taton, installée au premier rang déclarant :

"Je sais que mes quelques mots ne changeront rien à votre peine, mais je tiens à vous demander pardon pour tout ce que j’ai fait. Je suis désolé d’avoir été la cause de la perte de votre petite Typhaine. Je regrette profondément, je demande aussi pardon à ma famille pour toutes les souffrances que je vous inflige, je suis vraiment désolé".


15h15 : Le Dr Ait Menguellet livre maintenant son analyse sur la personnalité de Nicolas Willot


Il s'est entretenu à plusieurs reprises avec l'accusé, détenu à l'isolement depuis 3 ans à la prison de Douai. Le psychiatre dit avoir rencontré un homme "vigilant et attentif, adoptant une attitude de contrition. N. Willot s’exprime dans un français parfait. Il porte visiblement un poids sur les épaules".

Il n'a pas de "maladie mentale", fait preuve d'une "maîtrise de son anxiété". C'est quelqu'un qui est dans la "neutralisation de l'émotionnel, il ne se libère pas". 

L'expert de poursuivre : "Il n'a pas de trouble caractériel, il est dans la spirale de la détresse affective".

"Il est indemne de troubles mentaux. La responsabilité (pénale) de Nicolas Willot est pleine et entière".

"Il est passé de l’état de comparse, à celui de complice"

"Plus fragile psychologiquement qu’Anne-Sophie, Nicolas Willot a une appréhension, il est influençable.Il n’a pas d’attitude perverse. Il est arrangeant, il se protège".

"Il est dans un fonctionnement de déni pour avoir la paix, pour éviter tout conflit affectif. Il maintient une relation flottante avec AS. Faucheur. C'est une personnalité névrotique, en quête de sécurisation. Il n'est pas soumis mais aspiré par la personnalité d'AS. Faucheur".

 


"Typhaine ne pleurait pas, il n’y avait pas de réaction. Elle était énervante"

Durant ces entretiens, Nicolas Willot a livré au docteur Ait Menguellet sa version des violences commises sur Typhaine, jusqu'au drame suivi du mensonge :

"A partir de mai (2009), je portais tout sur les épaules. J’étais déprimé et épuisé, en arrêt maladie et sous traitement. Je n’étais plus présent pour Typhaine".

"Typhaine ne disait rien, elle était fermée, ça nous énervait et on s’est mis en colère. Elle est morte à cause de tout cela".

"Typhaine ne pleurait pas, il n’y avait pas de réaction. Elle était énervante. C’est moi qui tenais le pommeau de douche. Anne-Sophie lui donnait des coups de pied, des coups de poing. C’est un ras le bol de toute sa vie".

"On ne sait même plus pourquoi on la frappait ce soir là".

"Anne-Sophie voulait se dénoncer. Mais on avait peur des conséquences. Je me sentais mal, c’était douloureux de ne pas dire la vérité. Cela m’a fait énormément de bien de dire la vérité. Anne-Sophie est plus violente que moi. C’est vrai j’ai donné des coup"

"Je ne pense pas être un danger pour la société"


14h30 : Reprise de l'audience

Le Dr Ait Menguellet revient à la barre pour finir son exposé sur la personnalité d'Anne-Sophie Faucheur

Le psychiatre lillois revient sur sa dernière rencontre avec l'accusée, un mois avant le procès. C'était à la prison de Sequedin où AS. Faucheur est détenue. 

L'expert explique qu'il a trouvé une jeune femme "moins froide, inquiète". AS. Faucheur a été suivie par un psychanalyste durant ses trois années de détention.

Lors de cet ultime entretien, l'accusée a confié au psychiatre : "avant j’étais un monstre, j’ai commis l’irréparable. Maintenant je développe des émotions. Je voulais la mettre sur le même piédestal que sa sœur (Caroline). Avec le travail je vois maintenant vraiment la gravité de mes actes. J’imaginais ma vie toute rose, parfaite. On a décidé de mentir, c’était entre nous. J'aurais du dire la vérité tout de suite. J'espère que je vais devenir quelqu'un de meilleur". 

"Ses comportements d’autrefois lui font horreur maintenant"

LE Dr Ait Menguellet précise :

"Elle voudrait bien faire face à la responsabilité. Elle a peur du regard des autres. Elle n’arrive pas encore à justifier, mais elle peut au moins raconter.

Le passage à l’acte a lui-même transformé sa responsabilité, l’a libérée par rapport à ses craintes, ses angoisses. Mais cela l’a propulsée dans une autre dimension, celle de se retrouver devant une cour d’assises.

Elle a changé. En positif ou en négatif, on ne sait pas
".


L'autorité parentale

Anne-Sophie Faucheur risque dans ce procès d'être déchue de l'autorité parentale qu'elle a sur ses deux autres filles Apolline et Caroline. Questionné par la présidente à ce sujet, l'expert répond :

"Elle a des capacités maternantes", a-t-il précisé. Visiblement embarrassé, le psychiatre a ajouté : "si on lui retire, on pourra toujours lui rendre... Il est difficile d'évoquer la possibilité de récidive à ce stade".

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