Typhaine : en direct, les temps forts du 4ème jour du procès

Verbatim, photos, vidéos, interviews, faits marquants... Suivez en direct les temps du 4ème jour du procès d'Anne-Sophie Faucheur et Nicolas Willot, accusés d'avoir tué en 2009 leur fille et belle-fille Typhaine, 5 ans. 

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17h45 : L'audience est suspendue. Reprise demain matin 9h


Rendez-vous demain matin dès 9 heures sur notre site pour vivre en direct cette cinquième et dernière journée de procès. Restent le réquisitoire de l'avocat général et les plaidoiries de la défense.

Anne-Sophie Faucheur et Nicolas Willot encourent la réclusion criminelle à perpétuité, verdict ce vendredi.


17hOO : "Tant de douleur, de souffrances, de larmes"


Me Raphaël Théry, avocat de François Taton (père de Typhaine), est le dernier conseil des parties civiles à plaider. Extraits :

"Ce dossier c’est la mort violente, dégueulasse, l’horreur absolue. C’est les derniers instants d’une petite fille qui va rejoindre le néant".

"Elle a été suffisamment déshumanisée de son vivant, après sa mort, pour que ça continue encore aujourd'hui".

"Massacrée, anéantie, réduite en bouillie !"

"Le soir de sa mort, Typhaine, cette petite princesse… L’un après l’autre, et ensemble, on a frappé, des coups de poing, dans le ventre, et puis des coups de pied… On chausse les baskets, et Typhaine vous la fracassez ! Elle ne réagit plus, mais ce n’est pas assez … Alors c’est l’épisode de la douche froide. Elle aura un mot, son dernier petit mot sur cette terre : « pardon ». Très belle œuvre madame Faucheur".

"Est-ce que vous avez soutenu son regard ? Vous l'avez massacrée Typhaine, votre petite fille !"

"Typhaine elle est morte seule, dans la souffrance, loin des siens, très loin de ceux qui l'aimaient. Et ça, ce n'est que la fin du martyr". 

"Cette intention, ils l'ont développée petit à petit. La vérité du dossier n'est pas dans les déclarations des experts, la vérité c'est les actes, c'est ce que Typhaine a subi !"

"Typhaine c'est comme une poupée modulable. Tous les prétextes sont bons, ils ne savent même plus pourquoi ils la battent. Et le problème doit disparaître. La rendre à son père c'était l'échec". 

"À Nicolas Willot : "Vous l'avez enterrée comme un chien, la tête en bas, sur le ventre... Même un chien qu'on aimait on ne l'enterre pas comme ça. C'est à vomir".

16h35 : "Typhaine n'a jamais existé pour madame Faucheur, ni pour son compagnon !"


Me Amélie Jany-Leroy débute sa plaidoirie, au nom d'une partie de la famille paternelle de Typhaine

"Typhaine était calme, souriante. Elle était sociable dans sa vie de famille, mais aussi à l’école.

On a une enfant déracinée, elle se retrouve avec une mère qu’elle ne connaît pas et qu’elle appelle madame, avec un compagnon qu’elle ne connaît pas non plus
".

"Pour Anne-Sophie Faucheur, l’orgueil tue. Typhaine ressemblait certainement trop à son père, elle avait une vie heureuse avec son père et sa nouvelle compagne".

"Alors que madame Faucheur s’acharnait sur elle, Typhaine lui a dit « pardon ». Mais pardon de quoi madame Faucheur, pardon de vivre ?"

"Monsieur Willot, on enveloppe un corps avant de le mettre en terre, c’est le minimum de respect qu’on peut lui porter".



16h20 : "La petite Typhaine a été massacrée !"


Me Sophie Level représente le Conseil Général du Nord, administrateur d'Apolline (fille des accusés)

"Qu'est-ce que vous allez lui dire à Apolline, pour lui parler de Typhaine ? Elle n'a que vous pour lui parler de sa soeur, vous n'en parlez jamais".

Vous allez lui mentir ? Comme vous avez menti à la France entière ? Qu’est-ce que vous allez lui offrir à cette petite fille (Apolline) ?

Et si elle ne répond pas à vos attentes, comme Typhaine ? Elle sera également soumise à cette cruauté ?"

A Nicolas Willot : "depuis lundi vous ne voulez plus être filmé, on va où de la reconnaissance de ses actes ?"


15h55 : "Vous jouez avec la vérité !"


Me Jean-Christophe Boyer plaide à son tour, pour "L'Enfant bleu-Enfance maltraitée"

L'avocat s'adresse directement à Anne-Sophie Faucheur et Nicolas Willot. Extraits :

"Vous imaginez que vous vous êtes portés partie civile pour un enlèvement alors que vous aviez commis le meurtre ?! Si ça ce n’est pas machiavélique !"

"Vous avez menti à tout le monde, même à votre avocat, c’est de l’instrumentalisation !"

"On ne va pas sur Meetic le 12 juin chercher des partenaires. Elle où dans votre esprit Typhaine, là ? Le corps est encore en bas !" 


"Pourquoi vous allez chercher vos chaussures ? Pour la frapper plus efficacement ! C’est une arme, cette paire de chaussure. Par ce geste, vous avez démontré votre intention de la tuer", a adressé l’avocat à Anne-Sophie Faucheur.

"Monsieur Willot, Il y a ce râle qu’on entend, et vous avez attendu dix minutes ! Vous ne bougerez qu’une fois qu’elle est morte".


15h30 : L'instruction du dossier est terminée. Début des plaidoiries 


Les 5 avocats des parties civiles vont débuter


Me Philippe Broyart plaide le premier, pour l'association "Enfance et Partage", extraits :

"Les directeurs d’école n’ont pas fait grand-chose pendant 6 mois ! Il faudra attendre le 11 juin 2009, pour que l’inspection académique veuille alerter le parquet ! Il sera trop tard". (Typhaine est morte le 10 juin).

"Dans ce dossier, l’orage de la haine l’a emporté".

"Comment oser baptiser un enfant (Apolline le 13 juin 2009), alors que vous venez de donner la mort à un autre ?!

Manipulation des religieux, manipulation des médias, manipulation de la justice, manipulation de sa fille Caroline, et même de sa propre famille.

Comment est-on capable de faire subir ça à une gamine de 5 ans, et pourquoi ?!

Si la vérité totale n’a pas éclaté à cette audience, c’est parce qu’elle est trop dure. Ce dont je suis convaincu, c’est que cette enfant a été réduite à la condition d’objet.

Le mal, c'est elle (Anne-Sophie Faucheur), c'est elle qui n'a jamais aimé cette enfant ! Typhaine n'a jamais existé, et même encore aujourd'hui
.

Est-ce qu'on n'a pas caché cette enfant pour mieux s'en débarrasser ? On a déshumanisé Typhaine !"

"Quel mal incarnent ces accusés ? Mensonge, manipulation, sadisme, perversité, orgueil, colère rage ! Ce sont ces termes qui vont cimenter votre intime conviction".

14h50 : Caroline


"Elle a accepté les cadeaux de sa maman avec joie"

La grande soeur de Typhaine, Caroline
, aura bientôt 11 ans. C'est aujourd'hui une élève de CM1, scolarisée dans un internat à Lille. C'est son père, François Taton, qui en a la garde.

Elle "travaille très bien, elle est très pertinente, très compétente. Ces derniers temps elle est perturbée, elle sait qu’il y a le procès de sa maman", explique l'éducatrice qui la suit.

Au début, l'enfant refusait les courriers et les cadeaux de sa mère. C'est une petite fille qui a "beaucoup de mal à libérer ses émotions. A Noël, elle a accepté les cadeaux de sa maman avec joie".

Caroline ne parle jamais de sa petite soeur Typhaine.

Lors d'une courte suspension d'audience, le père de Caroline, François Taton, déclare lui que l'enfant jette les courriers de sa mère, "sans vraiment les lire".

Anne-Sophie Faucheur n'a jusqu'à présent pas le droit de voir Caroline, sa fille étant impliquée dans le dossier. Rappelons qu'à l'issue du procès l'autorité parentale pourrait lui être ôtée
 

14h30 : Une éducatrice chargée des relations en Anne-Sophie Faucheur et ses filles à la barre


Depuis le mois de juin 2010, Anne-Sophie Faucheur participe à des ateliers organisés par l'association Relais Parent-Enfant, une structure qui gère les liens entre les enfants et les parents détenus. En prison, il lui est demandé dans ce cadre de confectionner des objets pour ses filles Caroline et Apolline.

L'éducatrice indique que "dans un premier temps Caroline n’acceptait pas les cadeaux de sa mère, puis elle les a finalement acceptés ... Madame (Faucheur) est soucieuse de laisser à ses filles le temps qu’il leur faudra. Elle s’intéresse au quotidien de ses filles, elle pose des questions".

Cette association organise également des "fêtes" entre parents et enfants. Le témoin ajoute que lors de l'une des réunions, Anne-Sophie Faucheur et sa plus jeune fille Apolline (1 an au moment des faits), "ont partagé des moments de complicité, madame a su se montrer tendre avec sa fille".


14h05 : "Un choix délibéré"


Répondant à l'avocat général qui lui demande si Nicolas Willot est un "suiveur", au moment de ce qui est appelé au procès "la scène finale" (la soirée du 10 juin et les violences qui ont tué Typhaine), le psychologue précise :

"On est en face de quelqu’un qui fait un choix délibéré (prendre le parti d’Anne-Sophie Faucheur), il a tout à fait conscience de ce qui se passe, de cette dérive qui risque d’aboutir à la fin que l'on sait".

13h30 : L'audience a repris


L'expert psychologue Yves Delannoy évoque maintenant la personnalité de Nicolas Willot

Lorsque le psychologue a rencontré l'ex compagnon d'Anne-Sophie Faucheur, à la prison de Douai où il est incarcéré, l'accusé s'est dit "en dépression et sous traitement médicamenteux"

Nicolas Willot a notamment expliqué : "je pense sans cesse au mal que j’ai fait. J'ai des idées noires, mais pas de suicide. Il faut que j’assume ce que j’ai fait"

Il a par ailleurs évoqué avec pudeur (selon l'expert) "de possibles maltraitances dans son enfance, en tentant de les minimiser".


La personnalité de Nicolas Willot

Selon l'expert, l'accusé "semble avoir fait sienne une fuite en avant pour tenter d’éviter la faillite du couple, et le risque de tout perdre, s’il remettait en question le mode de conduite de sa compagne".

Le psychologue remarque que si "son rôle semble secondaire, mais non dénué de responsabilité" dans la mort de Typhaine, en revanche "Il semble avoir pris le leadership pour sauver sa compagne", dans la mise en scène qui visait à cacher la mort de l'enfant.

 

12h00 : L'audience est suspendue. Les débats reprendront à 13h15



11h30 :"Devenir quelqu'un de meilleur"


La présidente a demandé à Anne-Sophie Faucheur de réagir à l'analyse de l'expert psychologue. L'accusée s'est levée et a fait part de son état d'esprit :

"J’ai bien pris conscience de ce qui s’était passé. Tout de suite j’ai voulu trouver des réponses, et c’est pour ça que j’ai commencé un travail approfondi. J’ai deux rendez-vous par semaine avec un psychanalyste. Pour devenir quelqu’un de meilleur. Je me rends compte de la nécessité du travail, du suivi, et que cela va prendre un certain temps".

10h50 : "La fin était inéluctable"


L'expert psychologue Yves Delannoy, livre son analyse sur un point précis : la volonté ou non, de la part d'Anne-Sophie Faucheur, de tuer Typhaine :

"Il y a un désir de mort indiscutable. Pas le désir de mort de Typhaine en tant que personne, mais le désir d’en finir, de se sortir de quelque chose qu’on ne maîtrise pas. Il y a une intentionnalité meurtrière, de là à dire si elle voulait mort de sa fille, oui. Mais ça n’était plus sa fille. Il y a un processus mortifère".

L'expert parle également, au sujet d'Anne-Sophie Faucheur, d'un risque d' "hypothétique récidive".


L'avenir avec les deux autres enfants

L'expert est interrogé sur l'avenir des relations entre Anne-Sophie Faucheur, et ses deux filles Caroline et Apolline :

"Sa relation était pathologique, non seulement avec Typhaine, mais avec les deux autres aussi.

Il est préférable pour les enfants de maintenir le lien entre Caroline, Apolline et la mère. Elles auront le choix plus tard de couper le lien, si elles ne supportent pas ce passé.

Madame Faucheur  doit entrer dans un travail approfondi pour comprendre ce qu’est la maternité, le rôle de mère. S’il n’y a pas de travail, il y a un vrai danger
", considère le psychologue.

9h45 : Un psychologue appelé à la barre


Yves Delannoy, expert psychologue, a examiné les deux accusés. Il débute son rapport avec la personnalité d'Anne-Sophie Faucheur. Rappelons que deux psychiatres ont déjà été entendus en début de procès.

Depuis le début du procès, les débats sont focalisés sur Anne-Sophie Faucheur, effaçant un peu Nicolas Willot, jugé pour les mêmes chefs d'inculpation, et notamment pour homicide volontaire. L'avocat général Luc Frémiot ne manque aucune occasion de rappeler que le beau-père de Typhaine est lui aussi impliqué dans cette affaire sordide.

Lors de ses entretiens avec le psychologue, Anne-Sopie Faucheur a notamment confié que Nicolas Willot aurait "répondu à son incitation" :

"Je donnais les premiers coups mais elle (Typhaine) n’avait pas assez mal, avec lui elle aurait plus mal donc je lui demandais. Il a commencé par lui donner des fessées. A force il était énervé aussi par son comportement, on ne s’en sortait plus".

Recherche de l’enfant idéal

Le psychologue revient sur la différence de traitement entre Caroline, la fille aînée d'Anne-Sophie Faucheur, et la petite Typhaine. 

"A l’arrivée de la fillette, Anne-Sophie Faucheur explique s’être focalisée sur l’intellect, comparant les difficultés de Typhaine aux facilités de CarolineComme son double, comme son image, Caroline aurait pleinement répondu à son attente. Typhaine, de par son opposition, l’aurait mise en échec ... Ce défaut d’amour se serait transformé en exaspération, puis en « haine » , selon les dires d’Anne-Sophie Faucheur"

Sur la personnalité même de l'accusée, l'expert conclut : "Anne-Sophie Faucheur fait preuve de capacités fines d’analyse, mais semble présenter une immaturité affective profondeLes passages à l’acte sont vécus comme extérieurs à elle-même".


9h30 : Les débats reprennent pour cette quatrième journée de procès


L'audience a débuté avec le visionnage de la conférence de presse organisée par Anne-Sophie Faucheur et Nicolas Willot​, quelques jours après la disparition déclarée de Typhaine le 18 juin 2009.

Durant le visionnage, Nicolas Willot est recroquevillé. L'accusé ne veut pas regarder la vidéo. De son côté Anne-Sophie Faucheur reste droite, mais tête baissée. Elle ne regarde pas non plus la vidéo. 

L'avocat général et la présidente de la Cour ont notamment remarqué la bandelette noire (signe de deuil) accolée au débardeur de la mère de Typhaine. Cette dernière n'a rien répondu aux injonctions des deux magistrats.

Ci-dessous un extrait de cette conférence de presse

 

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