La justice a ordonné la suspension de la restructuration en cours chez PSA Peugeot Citroën. Motif : le constructeur automobile aurait dû consulter au préalable les représentants de sa filiale Faurecia d'Auchel dans le Pas-de-Calais, et Méru, dans l'Oise.
C'est un véritable coup de théâtre dans l'affaire PSA. La justice a suspendu le plan de restructuration chez PSA, qui prévoit 8.000 suppressions de postes, comme le demandait la CGT de Faurecia, filiale à 57% de PSA.
Dans son arrêt rendu lundi, la cour "ordonne la suspension de la restructuration en cours jusqu'à la mise en oeuvre de procédures d'information- consultation" du Comité central d'entreprise de Faurecia et des comités d'établissement des sites d'Auchel (Pas-de-Calais) et Méru (Oise) "ayant pour objet les conséquences de la réorganisation mise en oeuvre sur les emplois au sein de la société FII" (Faurecia Intérieur industrie).
Un impact sur l'activité de Faurecia
En juillet dernier, les deux syndicats CGT d'Auchel et de Méru avaient assigné PSA en référé, tous deux rattachés à des sites fournissant en pièces automobiles les usines de Sevelnord (Nord) et d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). La CGT reprochant à la direction d'avoir "passé sous silence" les conséquences inévitables pour l'équipementier Faurecia de la restructuration engagée dans la branche automobile.
Les deux usines de garnissage d'intérieur de Faurecia sont particulièrement exposées: le site d'Auchel est déjà fragilisé par l'expiration fin 2012 d'un contrat avec Volvo.
"Pas de conséquence" pour la direction de PSA
Pour la direction du groupe, cette décision ne va toutefois pas avoir de conséquence sur la mise en oeuvre de son plan de restructuration. "Il n'y a pas de suspension du projet aujourd'hui car nous sommes en phase de négociations" avec une réunion qui se tenait ce mardi matin, a fait valoir un porte-parole.
"La seule obligation est faite à Faurecia qui doit consulter son CCE", a-t-il ajouté.