Renault Douai : débrayages pour protester contre l'accord de compétitivité

Ils seraient 500 à avoir débrayé ce matin à l'usine de Renault de Douai selon le secrétaire du CE. Les salariés protestent contre l'accord de compétitivité.

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Des débrayages étaient en cours mardi matin à l'usine Renault de Douai, à l'appel des syndicats Force Ouvrière, CGT et Sud, pour protester contre
l'accord de compétitivité négocié par le constructeur automobile,selon l'AFP.


Cinq cents grévistes

"Il n'y a plus de production qui sort", a déclaré à l'AFP le secrétaire du CE (FO, majoritaire sur le site) Jean-Marie Ravry, qui estimait à environ 500 le nombre d'employés ayant cessé le travail dans la matinée, dans plusieurs bâtiments du site où travaillent 1.500 personnes à cette heure de la journée.
Une cinquantaine d'ouvriers se sont rassemblés peu avant 10H30 devant les grilles de l'usine, arborant des drapeaux syndicaux et des drapeaux français.
FO avait appelé à un débrayage d'une heure 
Des membres du syndicat Sud, qui avait appelé séparément au débrayage, brûlaient des pneus devant l'entrée du site, dégageant une épaisse fumée noire. Des délégués FO ont pris la parole dans la matinée devant les grévistes rassemblés à l'intérieur du site, inaccessible à la presse. Des bruits de cornes de brume et de hauts-parleurs étaient audibles depuis l'extérieur.


Fermeture de deux sites

"A Douai, on était pas inquiets au début, puisqu'on a le (projet de plateforme industrielle) 15/40 qui nous permettait de travailler jusqu'en 2020. Aujourd'hui, la direction annonce la fermeture de deux sites et nous dit : personne n'est exclu", a expliqué Jean-Marie Ravry.
"Ils veulent mettre en concurrence tous les sites, c'est malsain", a-t-il ajouté, dénonçant un "chantage" de la direction de Renault sur des "fermetures de sites et des licenciements secs". FO dénonce notamment les "détachements obligatoires, remise en cause de l'accord 35h (...) gel des salaires" prévus dans l'accord.

Négociations en cours

Un nouveau round de négociations a débuté mardi chez les deux constructeurs automobiles français alors que des débrayages étaient en cours sur des sites Renault et que la grève se poursuivait dans l'usine PSA d'Aulnay. Chez Renault, comme l'indique la CGT, les syndicats espèrent "assister enfin à une réelle négociation" pour ce huitième rendez-vous avec la direction qui vise la signature d'un accord de compétitivité courant février.
Les syndicats vont appuyer ce mardi leurs revendications, la CGT va notamment plaider pour rééquilibrer les volumes de production entre les sites (France, Roumanie, Turquie, Espagne), et pour que l'organisation du travail soit "repensée en profondeur".

800 Scénic par jour

L'usine Renault de Douai, qui produit principalement la Scénic, emploie environ 4.700 personnes. Alors qu'elle produisait 2.400 véhicules par jour en 2007, l'usine n'en fabrique plus que 800 aujourd'hui, à cause de la faiblesse des commandes, selon M. Ravry, qui a comptabilisé 60 jours de chômage en 2012.
Début 2012, la direction avait annoncé des investissements de 420 millions d'euros dans l'établissement nordiste, pour lui permettre de fabriquer les nouveaux modèles haut de gamme de la maison, l'Espace, en octobre 2014, puis la Laguna un an après.
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