Les producteurs d'endives sont inquiets. Au milieu de l'hiver alors que la consommation de ce légume hivernal devrait atteindre son apogée, les clients ne sont pas au rendez-vous. Pour rajouter à leur désarroi, le prix de l'endive chute dangereusement.
"Nous sommes au bord du gouffre"
Daniel Bocquillon, le président de l'union des endiviers de France est catégorique: "Nous sommes au bord du gouffre". Depuis quelques semaines, le prix d'achat du kilo d'endives au producteur chute. Aujourd'hui il atteint un niveau quasi-historique au beau milieu de l'hiver: 35 centimes d'euros. Dans le meilleur des cas, il monte jusqu'à 55 centimes d'euros le kilo.Trop bas pour la viabilité de la production. La main- d'oeuvre s'élève à elle seule à 30 centimes par kilo, l'emballage à 12 centimes soit un coût de 42 centimes. A ce tarif, il ne reste plus rien pour certains producteurs et une vingtaine de centimes d'euros de marge pour les plus chanceux.
Une concurrence rude
Selon Daniel Bocquillon, la concurrence de la Belgique et des Pays-Bas est très dure. Chez eux, le prix d'achat au producteur tourne autour de 25 centimes le kilo sans affecter la rentabilité. La raison ? une main d'oeuvre venue des pays de l'Est avec un coût deux fois moins élevé qu'en France.Résultat: le marché est envahi par les endives belges et néerlandaises beaucoup moins chères. Les producteurs de la région n'arrivent plus à rentabiliser la production. Le malaise est récurrent. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 2002, la région comptait près de 1000 producteurs d'endives, aujourd'hui ils ne sont plus que 350 dans le Nord Pas-de-Calais, la Picardie et la Bretagne.