Le fabricant de lasagnes fraîches du Pas-de-Calais, Fraisnor, qui emploie 110 personnes et connaît de grosses difficultés depuis le scandale de la viande de cheval, a été placé en redressement judiciaire ce mercredi.
Le tribunal de commerce d'Arras a placé l'entreprise en redressement avec une période d'observation de deux mois, a expliqué Olivier Renaut, de la CGT, syndicat majoritaire chez Fraisnor.
Contactée par l'AFP, la direction de Fraisnor, dont le siège est à Feuchy, à l'est d'Arras, n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat.
Toujours selon M. Renaut, les salaires des employés doivent être versés en fin de semaine. Un mandataire a été nommé.
"C'est tendu, il n'y a pas de trésorerie, et on n'a aucune aide pour l'instant",a regretté M. Renaut.
Production réduite de moitié
Les salariés continuaient ainsi à produire, même si la production se montait à peine à 50% de son volume moyen, a indiqué M. Renaut, précisant que les salariés avaient voté l'occupation de l'usine le soir et le week-end par crainte que "l'outil de travail parte".Le syndicaliste a par ailleurs annoncé des actions plus importantes à venir, dénonçant le manque de soutien des pouvoirs publics.
Le 19 février, la direction de Fraisnor avait annoncé la mise au chômage technique d'une partie de ses 110 salariés, à cause d'une chute de 70% de ses commandes depuis le scandale de la viande de cheval.
"Les analyses démontrent qu'on est pas mis en cause" dans le scandale, avait affirmé le 19 février Alain Leemans, président de Fraisnor, citant des analyses ADN réalisées sur les lasagnes à base de porc.
En revanche, le groupe de distribution allemand Aldi a stoppé ses commandes après avoir découvert lors d'analyses en Allemagne des "traces" de cheval dans des lasagnes à la viande de boeuf, a indiqué à l'AFP Hervé Agez, autre représentant CGT chez Fraisnor.
Fraisnor fabrique chaque mois 700 tonnes de lasagnes fraîches, en majorité au boeuf et au porc. Ses produits sont vendus dans toutes les grandes et moyennes surfaces françaises, sous marque distributeur.
