Trois jeunes hommes de Cambrai comparaissent depuis jeudi matin devant les assises du Nord, à Douai, où s'est ouvert le procès d'un braquage en février 2011 lors duquel un bijoutier avait été tué à coups de couteau pour quelques dizaines d'euros.
Le décès d'Hervé Bouquignaud, 61 ans, très apprécié pour son implication dans la vie de son quartier, avait suscité une vive émotion dans la région et dans cette ville habituellement calme. Le butin du braquage s'élevait à 40 euros en numéraire.
Principal accusé dans cette affaire, Chakib Quarkori, 21 ans aujourd'hui, est soupçonné d'avoir porté les coups de couteau, ce qu'il avait reconnu en garde à vue. Ses deux complices présumés sont âgés aujourd'hui de 20 ans : Sofiane Bacha et Romain Bonnet sont poursuivis comme Quarkori pour vol avec violences ayant entraîné la mort, des faits pour lesquels ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Jeudi matin, Monique Bouquignaud, la veuve de la victime, très émue, a pu entendre débuter la description de la personnalité des accusés.
"Pourquoi l'ont-ils tué ?"
Chakib Quarkori avait été identifié par son ADN, retrouvé sur sa cagoule et son écharpe, arrachées par un restaurateur intervenu lors du braquage.
Les trois accusés, déjà connus pour des faits de vols et de violences, avaient expliqué avoir commis ce braquage pour honorer une dette de cannabis.
"Ce qu'attendent Mme Bouquignaud et ses deux filles c'est que les accusés répondent à une question simple et brutale : pourquoi l'ont-ils tué ?", a déclaré à l'AFP Me Eric Villain, un des avocats de la partie civile.
Pour lui, les auteurs du braquage, "venus voler un homme sans défense, faible", avaient "toute latitude pour éviter ces coups mortels". "Je défends quelqu'un qui est accablé par le remords", a déclaré à l'AFP Me Pierre-Jean Gribouva, avocat de M. Quarkori. "Ils n'avaient pas envie de tuer en entrant dans cette bijouterie, (...), c'est une tragédie", a estimé avant l'audience Me Blandine Lejeune, avocate de Romain Bonnet.
"Ils ont paniqué"
"Ils ont paniqué", a renchéri Me Sandrine Bleux-Laborie, qui défend Sofiane Bacha. Mais pour la partie civile, "tout ça était très bien organisé, avant, pendant, après", martèle Me Villain : "il y avait "des armes, des caches pour les vêtements, un guetteur qui était présent".
La cour aura jusqu'à mardi pour prononcer son verdict.