Le 19 février dernier, un habitant de Mazingarbe est malade après avoir consommé l'eau d'une bouteille de Saint Amand. Selon la société des eaux minérales, des analyses ont révélé la présence de charbon végétal.
Le 4 mars dernier, nous évoquions cette mésaventure survenue à Jacques L., un habitant de Mazingarbe. Le 20 février, après avoir ouvert la veille une bouteille d'eau non entamée, tirée d'un pack de 6 acheté quelques jours plus tôt, et bu au goulot quelques gorgées, il est victime de vomissements et diarrhées. Dans le même temps, son épouse remarque un dépôt suspect au fond de la bouteille dans laquelle son mari a bu. Un dépôt noir (de fines particules non identifiées). qui, lorsqu'on secoue la bouteille, rend l'eau grisâtre (cf. photo) et forme une mousse en surface. Jacques L. se rend chez son médecin qui lui donne un traitement mais ne lui permet pas de connaître l'origine de son "malaise". Inquiet, il décide alors d'envoyer un échantillon de cette eau suspecte au fabriquant en recommandé. Pour en savoir plus. Pour tenter d'identifier le produit suspect.
Echantillons analysés dans deux laboratoires
Face à cette histoire d'eau trouble, la société des eaux minérales de Saint-Amand dit souhaiter jouer la transparence. Lorsque qu'elle a reçu un échantillon de 40ml d'eau grise de la part de Jacques L., la société a procédé à des analyses. Elle a envoyé l'échantillon à un laboratoire Saint-Yorre accrédité par le COFRAC et à Eurofins IPL Lille ( ex-Institut Pasteur de Lille).
3 échantillons sont testés:
- Celui d'une bouteille du même pack d'eau minérale que la bouteille consommée par monsieur L..
- Celui de la bouteille bue par monsieur L.
- Celui d'une bouteille d'eau minérale dans laquelle a été introduit une gélule de charbon végétal. Pourquoi ce test ? Parce qu'à la vue de la bouteille incriminée, les techniciens de Saint-Amand ont suspecté la présence de charbon végétal.
Noir comme le charbon végétal
L 'eau de la bouteille retirée du même pack ne comporte aucune molécule étrangère. L'eau de la bouteille bue et l'eau de la bouteille test ( avec introduction de charbon végétal) comporte les mêmes molécules étrangères. Cette dernière similitude laisse donc à penser que la bouteille bue par Jacques L. contenait du charbon végétal. Le charbon végétal est utilisé en pharmacie pour lutter contre les problèmes de transit.
"Mais qui a mis ça dans la bouteille ?", se demande aujourd'hui Jacques L., perplexe, qui dit n'avoir toujours pas reçu les résultats détaillés de l'analyse. "Avec ma femme, nous n'avons pas de gélules de charbon végétal à la maison, je n'ai jamais eu de problème digestif avant de boire cette bouteille d'eau". En début de semaine dernière, il a reçu la visite d'une représentante de Saint-Amand. "Elle a pris de fioles et elle amené le produit en disant que c'était à peu près la même chose que ce qu'il y avait dans la bouteille".
Aucune autre trace sur le lot de 405 200 bouteilles
Selon la société des eaux minérales de Saint-Amand, il est impossible qu'une seule bouteille ait pu être contaminée par du charbon végétal avec le procédé de fabrication actuelle. La contamination n'a pu se faire qu'après ouverture de la bouteille. D'ailleurs toujours selon la société, aucune autre réclamation n'a été reçue sur le lot de 405 200 bouteilles.