Parloirs suspendus, travaux de remise en état, tensions avec les détenus... La prison de Sequedin est encore loin d'un retour à la normale, 4 jours après l'évasion de Redoine Faïd.
Les détenus de la maison d'arrêt de Sequedin ont été privés de parloir aujourd'hui mardi. Et ce sera le cas au moins jusque vendredi. Une situation qui crée forcément de la frustration et de la tension. Selon un détenu qui appelé France 3 Nord Pas-de-Calais de sa cellule, les hommes d'une unité spéciale pénitentiaire ont même du intervenir cet après-midi à coups de flashballs, bombes lacrymogènes et matraques.Parallèlement, les travaux de remise en état et de sécurité sont en cours. Les conséquences de l'évasion spectaculaire samedi de Rédoine Faïd sont donc encore bien palpables. Les surveillants continuent de réclamer une fouille généralisée de la prison.
Témoignages d'ex-détenus, de famille de détenus, de syndicalistes, d'un détenu depuis l'intérieur de la prison : le reportage d'Alice Rougerie et Bertrand Théry fait le point sur la situation à la maison d'arrêt de Sequedin ce mardi.
"Ça nous dérangeait fortement que des parloirs se déroulent alors que tout n'est pas réparé, qu'on n'est pas sûrs que la structure de l'établissement est intacte
après l'explosion, qu'il n'y a plus aucun produit dangereux, ni arme dans l'établissement", a déclaré Nicolas Caron, secrétaire national FO-Pénitentiaire.
Selon lui, les parloirs ne devraient pas reprendre avant "le milieu de la semaine prochaine".Le représentant régional de l'Ufap/Unsa Justice, Étienne Dobremetz, juge "impératif" qu'il y ait une fouille générale de la prison pour "envoyer un message, une réponse à la population pénale" alors que les agents "ne se sentent pas en sécurité" et sont encore "trop choqués, trop sous tension". La fouille générale "est une opération qui est examinée", a seulement indiqué M. Jégo."Notre objectif, c'est bien évidemment de remettre dans les meilleurs délais,quand l'ensemble des problèmes de sécurité seront réglés, les parloirs en route", a-t-il souligné.
Conséquence de l'absence de parloirs mardi, "il y avait un peu de tensions cet après-midi, les détenus traînaient un peu des pieds pour rentrer dans leurs cellules à l'issue des promenades, mais ça reste maîtrisé", a remarqué Nicolas Caron.