Evasion de Redoine Faïd : une semaine après, des questions demeurent

Une semaine après l'évasion de Redoine Faïd, "ennemi public numéro 1" toujours introuvable, de nombreuses interrogations subsistent sur les moyens employés pour s'échapper et sur les conséquences de cet événement pour un système pénitentiaire déjà mal en point.

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Le retour des parloirs vendredi matin est un premier pas vers un fonctionnement normal à la prison de Sequedin (Nord). Les portes ont été changées, des travaux effectués pour effacer les traces les plus visibles des cinq explosions provoquées par Faïd qui avait pris quatre gardiens en otages pour s'évader.

Les ERIS, équipe régionale d'intervention et de sécurité venues en renfort pour maintenir l'ordre dans la prison, sont restées. "Il y en a besoin", dit Frédéric Bogaert, permanent local de FO-Pénitentiaire, "même si l'objectif est aussi de faire en sorte que la sérénité revienne au sein de la détention".

Malgré un retour à la routine, malgré la fouille générale effectuée jeudi que les syndicats de surveillants réclamaient à cor et à cri depuis plusieurs semaines, l'incident a ouvert une plaie qui n'est pas près de se refermer.

Comment des explosifs et des armes peuvent passer l'entrée de la prison ?

"Les personnels attendent de savoir comment les objets ont pu entrer dans la détention, notamment l'arme à feu", souligne Frédéric Bogaert. C'est l'une des nombreuses questions auxquelles l'enquête doit répondre. Enquête minutieuse menée par la direction centrale de la police judiciaire et la PJ de
Lille
, dont très peu d'éléments ont filtré jusqu'à présent.

On ne sait toujours pas comment Redoine Faïd est entré en possession d'explosifs et d'une arme à feu, comment il a pu les cacher, alors qu'en tant que détenu particulièrement signalé, il devait faire l'objet d'une surveillance renforcée.

L'enquête administrative a établi que "toutes les procédures avaient été scrupuleusement respectées par le personnel".

Huitième jour de cavale pour Redoine Faïd

Une centaine de policiers ont été rapidement mobilisés et un mandat d'arrêt européen a été diffusé. Redoine Faïd, braqueur un temps repenti, habitué de la cavale avec trois ans de "belle" sous sa coupe, est également recherché par Interpol, dans 190 pays membres.

Il aura fallu quelques jours pour que le terme de "faille" soit officiellement employé, par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. "Si on peut faire entrer un explosif et une arme dans une prison, c'est qu'il y a un problème et (la garde des Sceaux) Christiane Taubira est en train d'examiner les réponses qu'il faut apporter à ce problème", a déclaré M. Valls.

Au moins trois personnes ont été en placées en garde à vue et relâchées, le frère de Redoine Faïd qui avait rendez-vous avec lui au parloir samedi matin, son neveu et un proche.

La recherche de complices pose aussi la question d'une aide interne. Selon une source proche de l'enquête, on pense que l'évasion n'a pu s'organiser sans complicité à l'intérieur de l'établissement. Des surveillants ont été entendus par les enquêteurs.

Selon nos informations un détenu, proche de Redoine Faïd, a a reconnu en garde à vue qu'il avait fourni au fugitif un ou des téléphones portables à l'intérieur de la prison de Sequedin. Au moins un de ces téléphones a été retrouvé dans les toilettes réservées aux surveillants.

Les gardiens de prison, eux, ne décolèrent pas, s'inquiètent de la présence de l'arme à feu malgré des portiques de sécurité. "On sait que pour les explosifs, les moyens de sécurité ne sont pas assez importants,
c'est pour cela que l'on réclame des scanners corporels
", dit Frédéric Bogaert.

L'évasion de Redoine Faïd a relancé le débat sur la sécurité des prisons. La loi de 2009 interdisant les fouilles corporelles à la sortie des parloirs sans justification a subi les foudres des syndicats. L'Observatoire international des prisons (OIP) s'est dit "inquiet" d'un éventuel rétablissement de cette pratique.
"Il faut une nouvelle loi pénitentiaire", réclame Etienne Dobremetz, secrétaire local de l'Ufap-Unsa Justice. "Il faut nous donner des moyens humains et matériels. Je sais que l'administration pénitentiaire coûte déjà très cher, mais quand on voit ce qui s'est passé samedi, on ne peut pas tolérer ça", ajoute le syndicaliste.

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