Dans une lettre envoyée aux chefs d'établissement de toute la Picardie mi-avril, le recteur de l'Académie d'Amiens annonce qu'à la rentrée 2013, tous les postes d'assistants pédagogiques de la région seront supprimés, au titre de "la maîtrise des finances publiques".
Selon le Rectorat d'Amiens, cette décision va toucher 126 postes équivalents temps plein dans toute la région. Ce qui équivaut dans la réalité au double puisque les assistants pédagogiques sont recrutés sur des mi-temps.
Dans le courrier reçu par les chefs d'établissement, le Rectorat explique ce choix par "la trajectoire de maîtrise des finances publiques":
"Dans ce contexte, les dépenses de fonctionnement du ministère se voient appliquer une baisse de 5% en 2013", précise encore le Rectorat.
Or la rémunération des assistants pédagogiques est prise en charge par les établissements scolaires en tant que dépenses de fonctionnement.
C'est pourquoi le recteur a décidé que les économies passeraient par la suppression des postes d'assistants pédagogiques.
Une décision qui va surtout pénaliser les collèges et lycées situés en Zone d'Education Prioritaire: les emplois d'assistants pédagogiques, créés en 2005/2006, sont occupés par des étudiants à mi-temps chargés du soutien scolaire auprès des élèves en difficultés. Ces contrats sont sognés pour une durée de 3 ans maximum, renouvelables une fois.
Le Rectorat a par ailleurs laissé aux chefs d'établissement le soin de "gérer localement cette mesure, au regard des situations personnelles particulières": les assistants pédagogiques pourront se voir proposer en remplacement des postes d'emploi d'avenir professeur ou d'assistants d'éducation affectés la surveillance des élèves.
Ce jeudi, les professeurs du collège César Franck d'Amiens sont en grève pour protester contre cette mesure:
"Cette décision [a été ] prise sans aucune concertation par le recteur d'académie (...) au prétexte d'économiser des moyens, s'insurge le syndicat Snes-FSU. "C'est un coup dur porté à l'éducation prioritaire".
En début de semaine, c'était les enseignants du collège d'Etouvie, toujours à Amiens, qui avaient cessé les cours lorsqu'ils avaient appris la nouvelle: 10 d'assistants pédagogiques y sont menacés.
Des mouvements pour le moment localisés mais qui, de l'aveu même du rectorat, pourraient faire tâche d'huile à toute la région.