Marine le Pen estime que François Hollande, en tant qu’ancien premier secrétaire du PS, était forcément au courant des malversations présumées au sein de la fédération 62. En revanche, selon elle, le président de la République ne doit pas témoigner au procès de Gérard Dalongeville.
Marine Le Pen (FN) a estimé ce lundi que le président de la République François Hollande ne devait pas témoigner au procès de l'ancien maire d'Hénin-Beaumont, Gérard Dalongeville, car sa fonction doit le protéger, mais elle a aussi affirmé que l'ancien patron du PS était forcément au courant des malversations présumées.Ancien adversaire de Marine Le Pen, Gérard Dalongeville, maire de 2001 à 2009 de cette commune du Pas-de-Calais, un temps sous l'étiquette socialiste, comparaît à partir de ce lundi au tribunal de Béthune, notamment pour "détournement de fonds publics". Durant l'instruction, il a dénoncé un "financement occulte" au sein de la fédération socialiste du Pas-de-Calais et a appelé François Hollande à témoigner à la barre, affirmant que l'ancien premier secrétaire du PS (1997-2008) ne pouvait pas "ne pas savoir".
"Je suis pour l'immunité du président"
Interrogée sur BFMTV/RMC, Marine Le Pen, ancienne conseillère municipale d'Hénin-Beaumont, a estimé qu'"objectivement", le président de la République n'avait pas à témoigner. "Je pense que le président de la République doit être préservé de toute action judiciaire pendant le cours de son mandat", a déclaré la députée européenne. "Sinon un juge pourrait ainsi décider d'atteindre l'image de la France en (le) poursuivant", a-t-elle poursuivi, ajoutant encore: "je suis pour l'immunité du président de la République". Mais "il n'en demeure pas moins que je sais pourquoi M. Dalongeville a fait cela", a assuré Marine Le Pen, faisant valoir que "M. Hollande a été pendant dix ans premier secrétaire du Parti socialiste".
"M. Dalongeville dit à juste titre qu'il (M. Hollande) ne pouvait pas ignorer la situation de corruption, les financements illégaux du Parti socialiste dans cette fédération", a-t-elle encore accusé. "Sauf qu'il n'a rien fait, parce que comme la fédération (PS) du Pas-de-Calais, avec celle des Bouches-du-Rhône (...) sont les fédérations faiseuses de roi, on ne disait rien, on faisait semblant de ne rien voir, parce qu'on voulait s'attirer les bonnes grâces de ces deux fédérations", a encore argumenté la présidente du parti d'extrême droite.