Ancien adversaire de Marine Le Pen, Gérard Dalongeville, maire de 2001 à 2009 de cette commune du Pas-de-Calais, un temps sous l'étiquette socialiste, comparaît à partir de ce lundi au tribunal de Béthune, notamment pour "détournement de fonds publics". Durant l'instruction, il a dénoncé un "financement occulte" au sein de la fédération socialiste du Pas-de-Calais et a appelé François Hollande à témoigner à la barre, affirmant que l'ancien premier secrétaire du PS (1997-2008) ne pouvait pas "ne pas savoir".
"Je suis pour l'immunité du président"
Interrogée sur BFMTV/RMC, Marine Le Pen, ancienne conseillère municipale d'Hénin-Beaumont, a estimé qu'"objectivement", le président de la République n'avait pas à témoigner. "Je pense que le président de la République doit être préservé de toute action judiciaire pendant le cours de son mandat", a déclaré la députée européenne. "Sinon un juge pourrait ainsi décider d'atteindre l'image de la France en (le) poursuivant", a-t-elle poursuivi, ajoutant encore: "je suis pour l'immunité du président de la République". Mais "il n'en demeure pas moins que je sais pourquoi M. Dalongeville a fait cela", a assuré Marine Le Pen, faisant valoir que "M. Hollande a été pendant dix ans premier secrétaire du Parti socialiste".
"M. Dalongeville dit à juste titre qu'il (M. Hollande) ne pouvait pas ignorer la situation de corruption, les financements illégaux du Parti socialiste dans cette fédération", a-t-elle encore accusé. "Sauf qu'il n'a rien fait, parce que comme la fédération (PS) du Pas-de-Calais, avec celle des Bouches-du-Rhône (...) sont les fédérations faiseuses de roi, on ne disait rien, on faisait semblant de ne rien voir, parce qu'on voulait s'attirer les bonnes grâces de ces deux fédérations", a encore argumenté la présidente du parti d'extrême droite.