Procès Dalongeville : les juges examinent l'attribution des marchés publics

Au 3e jour du procès Dalongeville, le tribunal correctionnel de Béthune a commencé à examiner l'attribution des marchés publics dans la ville d'Hénin-Beaumont, notamment ceux de l'aménagement intérieur du pôle petite enfance.

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Le tribunal correctionnel de Béthune a commencé mercredi à examiner les conditions, jugées suspectes par l'accusation, d'attribution des marchés de la ville de Hénin-Beaumont, dans le procès de son ancien maire Gérard Dalongeville (ex-PS), poursuivi pour détournement de fonds publics.

"Il a été constaté que dans ces marchés, soit vous étiez tout seul à proposer quelque chose, soit vous étiez le plus cher, soit pas le moins cher mais pas le mieux disant", a lancé la présidente Sylvie Leman à Jean-Marc Bouche, ancien gérant de la société de négoce Deberdt, l'un des 21 prévenus du dossier. La magistrate a passé en revue un a un les douze marchés attribués ce même jour de 2005 à la société de M. Bouche, à l'époque vice-président de la chambre de commerce de Lens (Pas-de-Calais), pour l'aménagement intérieur du pôle petite enfance de Henin-Beaumont, d'un montant total d'environ 132.000 euros.

Matériel de puériculture


L'un deux, qui portait sur la fourniture de matériel de puériculture pour 10.665 euros, comprenait la vente d'embouts de thermomètre à 14,84 euros pièce alors que ces embouts sont vendus 5 euros les 20 sur catalogue. "M. Bouche fait partie de ces entreprises favorisées dans le cadre du financement illicite de la fédération socialiste du Pas-de-Calais", a affirmé à la barre Gérard Dalongeville, maire de Hénin-Beaumont de 2001 à 2009. "On ne peut pas se cacher derrière son petit doigt", a-t-il souligné. "Je n'ai jamais, à aucun moment, donné d'argent au PS", a rétorqué M. Bouche, en affirmant avoir seulement "voulu faire du bénéfice".

Claude Chopin, l'ancien premier adjoint chargé des finances de Gérard Dalongeville, dont la signature figurait au bas des documents attribuant les marchés municipaux, a affirmé de son côté avoir seulement "accepté les demandes des chefs de service". "Personnellement, je ne me suis pas investi", a-t-il dit : "Si les besoins venaient des services, je n'allais pas les contester". La ville de Hénin-Beaumont était l'un des plus gros clients de la société Deberdt, qui réalisait avec elle 5 à 20% de son chiffre d'affaires annuel de 2 millions d'euros. Elle a été mise en liquidation judiciaire en 2009.

Gérard Dalongeville, 42 ans, est poursuivi pour détournements de fonds publics, favoritisme, usage de faux et corruption passive entre 2006 et 2009. Il encourt dix ans de prison et 150.000 euros d'amende. Le procès doit durer jusqu'au 14 juin.
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