A l'usine Sambre et Meuse de Feignies, le personnel est inquiet. La paie du mois de mai n'était toujours pas versée hier. C'est la troisième fois depuis le début de l'année que les salaires ont du retard. Les syndicats s 'inquiètent d'autant plus que argent est versé par un groupe russe.
Des débuts de mois difficiles
La fumée noire se voit de loin. Dans la cour de la fonderie Sambre et Meuse, des pneus et des palettes alimentent un immense braséro. Une centaine d'ouvriers exprime leur colère. Les retards de paie entraînent de gros problèmes au quotidien. Dans cette usine où bon nombre de salaires avoisinent les 1200 euros, les comptes bancaires sont vite à découvert entraînant des agios. Hier, la CGT et la CFTC ont donc appelé à cesser le travail. Selon la direction, le mouvement de grève a été suivi à 50%.De l'argent russe
Selon la direction, ces retards de versements de salaires sont un concours de circonstances. L'entreprise appartient à un groupe russe ce qui parfois rallonge les délais surtout lorsque le mois se termine un week end. C'est le cas du mois de mai. Hier après midi, avant de rencontrer les syndicats, la direction cherchait un moyen de sécuriser les paiements de salaires en fin de mois.
Un investisseur russe
Sambre-et-Meuse est une fonderie d’acier moulé spécialisée dans la fabrication de pièces mécaniques et ferroviaires. Après plusieurs plans sociaux, elle a été rachetée en 2010 par la société russe Uralvagonzavod qui fabrique des wagons et chars d’assaut. L'actionnaire a investi 30 millions d'euros dans l'usine et envisage de passer les effectifs de 258 à plus de 400 personnes.Dans son bureau hier, le directeur affirmait que le carnet de commande est plein. Une situation qui devrait rassurer les salariés. Depuis 3 ans, ils se sont adaptés pour fournir le marché russe et espère en récolter rapidement les fruits.