Le quotidien Le Figaro cite ce samedi matin des extraits du réquisitoire du parquet de Lille qui justifie le non-lieu proposé en faveur de Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire de proxénétisme dite du Carlton de Lille.
Le parquet de Lille, qui a requis un non-lieu en faveur de Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire du Carlton, estime que si DSK était le "principal bénéficiaire" des soirées avec des prostituées, "cela n'en fait pas pour autant un proxénète", dans son réquisitoire cité samedi par Le Figaro.
La défense de l'ancien directeur général du FMI a toujours affirmé qu'il ignorait que les femmes participant à ces soirées étaient des prostituées, au contraire de ce qu'affirmaient certaines d'entre elles. Le parquet ne tranche pas, estimant que "faire la différence entre une libertine et une prostituée" n'est guère évident "quand la finalité des ces échanges (est) non de satisfaire une relation intellectuelle mais une relation sexuelle".
Le jugement que l'on peut porter sur son comportement sexuel ne relève pas du droit mais de la morale.
De même, le réquisitoire cité par Le Figaro ne fait pas de DSK l'instigateur d'un réseau de prostitution : "s'il était le principal bénéficiaire, et parfois exclusif, des soirées, si elles étaient organisées en fonction de sa personne, s'il profitait vraisemblablement de sa position, de sa notoriété, si les hommes autour de lui cherchaient en retour un avantage personnel de son accession attendue à la présidence de la République, cela n'en fait pas pour autant un proxénète", pour le parquet de Lille, "quel que soit le jugement que l'on peut porter sur son comportement sexuel, qui ne relève pas du droit mais de la morale".
Le parquet a requis le renvoi en correctionnelle de douze des quatorze personnes mises en examen dans ce dossier de proxénétisme, seuls DSK et un ancien directeur régional du groupe Eiffage bénéficiant d'un non-lieu.
Les trois juges d'instruction, à qui revient la décision finale, vont maintenant communiquer le réquisitoire définitif aux parties, qui disposent d'un délai d'un
mois pour faire des observations et demander des actes supplémentaires, par exemple des confrontations. Ils rendront ensuite une ordonnance stipulant leur décision, au plus tôt le 11 juillet. Les parties auront alors un délai de dix jours pour faire appel de cette ordonnance.