Ce lundi, c'est l'épreuve de philosophie du baccalauréat. Créé sous Napoléon Ier en 1808, le baccalauréat fut longtemps une sorte de Graal inaccessible au commun des Français. Aujourd'hui, plus de 80% des candidats sont reçus. Est-il encore utile ?
En 1880, pas plus de 1 % d’une classe d’âge n'obtenait le bac. Quant aux mentions, la mention 'très bien' notamment, rare il y a 20 ans (elle donnait l'accès direct à Sciences-Po), 7% des bacheliers l'obtiennent de nos jours.
Par ailleurs, le bac ne joue pas le rôle d'aiguillage dans l'orientation professionnelle. La plupart des affectations sont décidées avant la mi-juin, c'est-à-dire avant les épreuves.
Coût : 1,5 milliard d'euros
Le bac a un coût, évalué, entre corrections de copie, surveillance des examens, défraiement et rémunération des examinateurs à 1.5 milliard dans un récent rapport du syndicat des personnels de direction des établissements du secondaire.Autant d'arguments en tout cas pour les partisans du changement, en faveur d'un contrôle continu, par exemple. A contrario, les défenseurs du bac sont attachés à l'anonymat de l'examen et à l'égalité des candidats. Le taux de chômage est trois fois plus élevé pour ceux qui n’ont pas le précieux sésame.
C'est aussi, symboliquement, un des derniers rites de passage à l'âge adulte. Les Français sont partagés sur la suppression du baccalauréat et son éventuel remplacement par un contrôle continu, selon deux sondages qui présentent des résultats opposés sur cette hypothèse.
Selon un sondage LH2 pour Le Nouvel Observateur, une majorité de Français (71 %) se dit opposée à la suppression de l'examen du baccalauréat, seuls 24 % estimant qu'il pourrait être remplacé par du contrôle continu. À l'inverse, selon un sondage Ifop (2) pour Métro, 53 % des personnes interrogées sont favorables "à la suppression du baccalauréat qui serait remplacé par un contrôle continu des connaissances en première et en terminale".