Rudi Garcia ne se formalise pas de n'avoir pas été le premier choix pour le poste d'entraîneur de l'AS Rome et a préféré parler d'avenir européen, mercredi, lors d'un exercice de communication où il a contourné les questions brûlantes notamment sur la star Daniele De Rossi.
Rudi Garcia, pour sa 1ère conférence de presse en tant que nouvel entraîneur de l'AS Roma a montré une communication maîtrisée. "Ce n'est pas important d'être le premier choix ou non, le plus important c'est d'être désormais l'entraîneur, et après de s'imposer", a-t-il dit à Trigoria, centre d'entraînement du club au sud de la capitale, lors de sa conférence de presse de présentation.Garcia a été officiellement nommé entraîneur de la Roma la semaine dernière, après que le club a contacté d'autres entraîneurs comme Walter Mazzarri, Massimiliano Allegri ou Laurent Blanc. Il a été accueilli fraîchement par les tifosi, qui ne le connaissent pas et l'appellent ironiquement Sergent Garcia. Les "Romanistes" sont encore traumatisés par le derby perdu contre la Lazio en finale de Coupe d'Italie (1-0).
Mais l'ex-patron de Lille n'a "peur de rien". "Ambitieux", il a annoncé que le club devait "retrouver l'Europe", après deux saisons désastreuses depuis l'arrivée des nouveaux propriétaires américains.
Autre dimension médiatique
Après cinq années réussies à Lille, auréolées du doublé Coupe-Championnat de France en 2011, Garcia a choisi un "grand club européen". Il va augmenter son salaire, estimé à 1,5 millions d'euros, mais il met également le pied dans une nouvelle dimension médiatique.La petite salle de Trigoria était pleine de journalistes, il manquait même des chaises. "Ça ressemble plus à une conférence de presse d'avant-match pour gagner un titre ou une finale de Coupe", a souri Garcia.
La presse locale qui vit de la Roma (radios, journaux) lui promet bien du plaisir aux premières difficultés... Quelques reporters en voulaient au Français d'avoir répondu en langue de bois sur l'une des idoles locales, le vice-capitaine Daniele De Rossi, qui pourrait quitter le club.
Garcia ne s'est pas lié les mains en donnant son avis sur la meilleure position de DDR sur le terrain, et n'a pas embrayé sur les questions relatives au coup de gueule de l'international, qui a fustigé depuis le Brésil, où il joue la Coupe des Confédérations, l'ambiance autour du club. Garcia n'a pas non plus évoqué le positionnement du "capitano" Francesco Totti.
Tous deux sont "des joueurs de talent, des leaders, Totti est un très grand joueur, il joue un rôle important sur le terrain et en dehors, De Rossi joue en équipe nationale, a souligné Garcia. Laissez-moi le temps de voir mes joueurs".
Il n'a lâché aucune piste non plus sur le prochain mercato. Le nouveau patron de Trigoria promet de la sueur, en italien dans le texte: "Lavoreremo
sicuro. Duro", l'index levé pour souligner "duro" ("nous travaillerons, soyez-en sûr. Dur").
Il a parlé plus facilement de sa "marque de fabrique, j'ai toujours eu des équipes diesel, qui commençaient lentement et finissaient fort, ça nous a permis quatre fois sur cinq de nous qualifier en coupes d'Europe, et de gagner le titre avec Lille".
Il a promis du jeu également. "Ma philosophie ne va pas changer, si vous jouez bien vous avez plus de chances de gagner", a-t-il dit. Garcia ne s'est pas étendu en revanche sur la discipline, dans un club qui a gagné son dernier Scudetto en 2001, quand le vestiaire était sous la poigne d'un autre
sergent, celui "de fer" (selon Zlatan Ibrahimovic), Fabio Capello.
"Pour vivre en collectivité, il faut des règles de vie, comme à la maison, a dit Garcia. L'important est qu'il y ait un guide, je serai le guide des joueurs et
je serai le guide de l'AS Rome."