Le gouvernement va créer d'ici la fin de l'année un tarif d'achat spécifique pour permettre la production d'électricité à partir de gaz de houille ou grisou, du gaz naturel extrait par la société Gazonor des anciennes mines de charbon dans le Nord-Pas-de-Calais.
L'instauration de ce tarif bonifié, a été annoncé dans la matinée par le ministre délégué au développement Pascal Canfin, en réponse à une question du sénateur du Pas-de-Calais Dominique Watrin.
Ce tarif ne concernera que le gaz de mine, c'est à dire du gaz résiduel s'échappant d'anciennes galeries minières, et non le gaz de couche, qu'il faut aller extraire par forage dans des veines de charbon.
Depuis 1992, Gazonor exploitait deux puits de gaz de mine, et le gaz ainsi capté (du méthane s'échappant d'anciennes galeries de charbon) était ensuite réinjecté dans le réseau de gaz naturel national. En récupérant ce grisou qui s'échappe naturellement d'anciennes mines, ce captage permet d'éviter des risques d'accident et des émissions de gaz à effet de serre. Ce gaz devait être collecté à 4 endroits du bassin minier (fosse 7 de Liévin à Avion, la 5 de Lens, la 5 de Divion et la Désirée et la Naville à Lourches). Mais le gaz étant de trop mauvaise qualité (taux de méthane insuffisant), seule la fosse 7 est actuellement exploitée. Avec cette production d'électricité, tous les puits seront à nouveau exploités.
Pour que cette solution soit économiquement viable, "un tarif de rachat (par EDF, ndlr) de l'électricité produite sera mis en place avant la fin de l'année", au titre des "installations qui valorisent des énergies de récupération", a-t-on ajouté de même source.
L'exploitation du gaz de houille va ainsi être partiellement subventionnée au même titre que la production d'électricité à partir de sources d'énergie renouvelables (éolien, solaire, biomasse...). Les tarifs de rachat sont financés par la Contribution au service public de l'électricité (CSPE), une taxe prélevée sur les factures de courant.