Le champion de tennis-fauteuil, licencié au club de Rue-Le Crotoy depuis 2009, quitte la Picardie : il portera prochainement les couleurs du tennis-club de Saint-Hilaire-de-Riez en Vendée. Le projet d'académie de tennis-fauteuil en baie de Somme pourrait ne pas voir le jour.
Stéphane Houdet a officialisé lundi soir une information éventée dès dimanche dans la presse vendéenne. Le récent vainqueur du tournoi de Roland-Garros 2013 signera, vraisemblablement à la rentrée, un contrat de trois ans avec le Tennis Club Riez Océan (TCRO) à Saint-Hilaire-de-Riez : "j'aurai tous les éléments structurels pour aller aux Jeux paralympiques de Rio en 2016".Selon M. Houdet, le TC Rue-Le Crotoy ne pouvait plus lui offrir un encadrement suffisant : "en Vendée, j'aurai une liberté totale dans la manière de gérer ma préparation pour les jeux". Mais pour Emmanuel Mas, président du club picard, "Stéphane se trompe. On lui proposait gratuitement des équipements et la coach dont il faisait son choix prioritaire."
J'aurai tous les éléments structurels pour aller aux Jeux paralympiques de Rio en 2016
Du côté de Saint-Hilaire-de-Riez, l'arrivée du champion suscite une grande joie : "on a de la chance de l'accueillir. Stéphane a un grand charisme", se réjouit Laurent Billaud, président du TCRO.
Monter une équipe de haut niveau autour de Stéphane
Ce recrutement participe aussi d'une ambition plus large pour le club qui accueillera les championnats de France de tennis-fauteuil en 2014 et en 2015 : "quand nous avons signé au début de l'année la convention pour organiser ces compétitions, nous nous sommes dit : pourquoi ne pas avoir une grande équipe ? Pourquoi ne pas avoir un grand champion comme Stéphane ?", explique M. Billaud. Une autre tête d'affiche pourrait d'ailleurs prochainement rejoindre le TC de Saint-Hilaire-de-Riez.Si Laurent Billaud met en avant l'aspect humain d'une rencontre entre un sportif de haut niveau et un club, la radio France Bleu révèle sur son site internet qu'un réseau d'entrepreneurs locaux aurait promis d'investir près de 200 000 euros pour faciliter le recrutement. Une aide financière qui sera renforcée par le soutien de la marque de vêtements Springcourt, qui a choisi de faire de Stéphane Houdet sa nouvelle égérie.
Un temps évoquée, l'idée d'une mutualisation, qui aurait permis à Stéphane de signer une licence dans chacun des deux clubs, a finalement été abondonnée : "ça semblait compliqué de jouer sur les deux tableaux", explique le tennisman.
Le projet d'académie de tennis-fauteuil compromis
Le départ de Stéphane Houdet pour une autre structure relève de l'évolution de carrière classique d'un sportif professionnel. Toutefois, cela pourrait empêcher la mise en place d'une académie de tennis-fauteuil en Picardie.Ce projet, lancé au printemps par le TC Rue-Le Crotoy, avait deux objectifs : offrir de meilleures conditions d'entraînement à Stéphane Houdet et former des jeunes en sport-étude, afin de préparer des futurs champions pour les Jeux paralympiques de 2020 ou 2024.
Une telle académie nécessite un budget compris entre 180 000 et 200 000 euros par an. Le Conseil régional avait proposé de participer à hauteur de 40 000 euros par an pendant trois ans, le reste devant être supporté par des partenaires privés. Mais "deux entreprises se sont déjà désistées", révèle Emmanuel Mas, "Stéphane est l'étincelle pour les financeurs". Le départ de l'ancien numéro mondial semble refroidir la motivation pro-handisports des sponsors.
Olivier Chapuis-Roux, vice-président du Conseil régional de Picardie en charge des sports, ne cache d'ailleurs pas son scepticisme : "ça me paraît compromis. On y allait pour mettre le projet en route mais ça devait surtout fonctionner avec des partenaires privés. Ce ne serait pas justifié que nous y allions seuls".
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