En visite ce dimanche après-midi à Boulogne-sur-Mer, le président François Hollande vient assister à la fête de la mer. En marge des festivités, l'inquiétude des pêcheurs et mareyeurs. Leur secteur a perdu entre 300 et 400 emplois depuis le début de l'année.
Il est attendu à 17h30, et son programme est millimétré. Accompagné du Ministre des transports et de la Mer Frédéric Cuvillier, François Hollande va s'offrir un bain de foule dans le village des fêtes de la mer, avant de remettre ce soir la légion d'honneur à l'ancien édile de la ville Guy Langagne.
Mais avant cela, François Hollande va démarrer sa visite par une promenade en mer, au départ de Capécure.
Entre 300 et 400 emplois perdus
Une zone qui emploie 4000 personnes, mais souffre de la disparition de 300 à 400 emplois depuis le début de l'année. Dans le premier port de pêche français, également premier transformateur européen des produits de la mer, l'inquiétude règne. Les représentants du secteur se disent fragilisés par la concurrence des flottilles étrangères, et l'ont exprimé dans les colonnes de la Voix du Nord. Voici quelques extraits de leurs propos, et de leurs questions au président.
On a perdu entre 300 et 400 emplois depuis le début de l'année à Capécure !
"Nous demandons depuis des mois une grande rencontre entre tous les acteurs, de la pêche, de la transformation, du commerce, du transmanche et de la plaisance", déplore Christophe Hagneré, secrétaire général de la CGT marée. "On a perdu entre 300 et 400 emplois depuis le début de l'année à Capécure ! Et quid d'une charte pour les employeurs étrangers qui s'installent à Capécure en touchant des aides puis qui quittent Boulogne sans rendre des comptes ?"
c'est une politique de contraintes qui nous étouffe, comme la concurrence déloyale des flottilles étrangères.
"Quand cessera la dérégulation portée par l'Europe qui met à mal nos entreprises ?", demande de son côté Olivier Leprêtre, président du comité regional des pêches. "C'est une politique de contraintes qui nous étouffe, comme la concurrence déloyale des flottilles étrangères."
On nous parle d'aides, mais nous, ce qu'on veut, c'est travailler
"Je lui dirais qu'il a beaucoup promis mais pas fait grand chose", assène pour sa part Pascal Deborgher, patron d'un fileyeur. "La petite pêche côtière se dégrade. Les flottilles étrangères sont en train de piller nos zones historiques de pêche, le jour où il n'y aura plus rien, elles partiront et nous on deviendra quoi ? Déjà qu'aujourd'hui, on pêche quasi exclusivement la sole parce qu'on ne trouve plus de carrelets, que le cabillaud est une espèce soumise à un plan de reconstitution. On nous parle d'aides, mais nous, ce qu'on veut, c'est travailler."