L'association Equipes d'action contre le proxénétisme, partie civile dans l'affaire du Carlton de Lille, a demandé aux juges de renvoyer Dominique
Strauss-Kahn devant un tribunal correctionnel pour "proxénétisme" et "recel de proxénétisme".
Dans un mémoire transmis aux juges chargés d'instruire ce dossier dans lequel est mis en examen DSK, l'association, partie civile depuis avril 2012, "vient à l'appui de l'accusation (...) et demande le renvoi en correctionnelle de Dominique Strauss-Kahn pour proxénétisme et recel de proxénétisme", a indiqué à l'AFP son avocat, Me David Lepidi, confirmant une information du Figaro.
Pour Me Lepidi, l'infraction de proxénétisme est constituée, "dans la mesure où (DSK) ne pouvait pas ne pas savoir" que les participantes aux parties fines étaient des prostituées, ce que conteste la défense de l'ex-patron du FMI depuis le début de sa mise en cause dans le dossier.
Les termes utilisés par DSK dans des SMS adressés à d'autres personnes mises en cause, "comme matériel ou marchandise, sont des mots utilisés dans différentes affaires pour désigner des prostituées (...), dans le cas où on serait sur écoutes", a notamment expliqué Me Lepidi. "Si c'étaient des libertines, on dirait Nathalie ou Françoise, etc.", a-t-il ajouté.
L'avocat souligne "l'excellent travail des juges"
Concernant l'infraction de "recel de proxénétisme", DSK "bénéficie du proxénétisme à des fins personnelles, il bénéficie directement du produit du proxénétisme", ce qui justifie son renvoi également pour cette qualification, selon l'avocat.
"Le proxénétisme, c'est tirer profit de la prostitution, soit matériellement ou en nature, c'est embaucher, débaucher ou permettre la prostitution d'autrui, en
tirer un avantage quelconque (...). La jurisprudence est très large", a-t-il argumenté.
"Les juges ont appliqué stricto sensu les textes sur le proxénétisme, qui est une implication extrêmement large", a par ailleurs estimé Me David Lepidi, saluant "l'excellent travail" des juges, qui "ne se sont absolument pas acharnés contre Dominique Strauss-Kahn", récusant ainsi les accusations des avocats de plusieurs mis en examen d'une instruction à charge.
Le parquet de Lille avait requis le 11 juin un non-lieu en faveur de DSK, estimant qu'il n'existait "pas de charges suffisantes" à son encontre.
Les juges, qui ne sont pas tenus de suivre ces réquisitions, n'ont pas encore rendu leur ordonnance.