Près de 200 policiers supplémentaires ont été affectés par le ministère de l'Intérieur à l'agglomération lilloise, "sous-dotée depuis dix ans", a annoncé mercredi la maire de Lille, Martine Aubry.
"Au total, nous avons obtenu 197 policiers supplémentaires, qui vont être affectés ou qui sont déjà affectés à l'agglomération lilloise", dont "88 gradés et gardiens de la paix" et "109 nouveaux adjoints de sécurité", a déclaré Mme Aubry, après avoir "harcelé" le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
"C'est un effort vraiment sans précédent, dans un contexte qui n'est pas facile. Ça a été très difficile (...) mais le ministre (de l'Intérieur) a compris", a expliqué à la presse la maire de Lille, qui a eu de nombreuses fois "Manuel Valls au téléphone".
"Il était temps"
"Il était temps parce qu'on était dans une situation extrêmement difficile", l'agglomération lilloise ayant "été matraquée en terme de réduction d'effectifs", a insisté Mme Aubry.Les effectifs "sont passés de 2.970 en 2002 à 2.747 en 2012. Donc, nous avons perdu 223 postes de policiers, soit 7,51% dans deux quinquennats", alors que les effectifs nationaux ont "diminué de 1,98%" en dix ans, a-t-elle précisé.
"Ce n'est pas parce qu'on n'est pas à Marseille et qu'on n'a pas un mort chaque jour, (...) ce n'est pas parce qu'on n'est pas en Seine-Saint-Denis qu'il ne faut pas se rendre compte que notre métropole est la moins bien dotée et de loin", a lancé Mme Aubry.
La maire de Lille a rappelé qu'elle avait déjà obtenu "gain de cause" auprès du ministre de l'Intérieur pour que les quartiers en difficulté du sud de Lille soient classés en zone de sécurité prioritaire (ZSP), et que celle-ci a porté ses fruits.
"Inverser la tendance à la baisse des effectifs"
"Sur les six premiers mois de l'année 2013, 1.111 personnes ont été interpellées et 24 réseaux ont été démantelés", sans "avoir eu de policiers supplémentaires", a-t-elle indiqué. "Ce renfort va permettre d'inverser sur l'agglomération lilloise la tendance à la baisse depuis plusieurs années des effectifs de police due à la révision générale des politiques publiques maintes fois dénoncée par Unité SGP Police-FO", s'est félicité le premier syndicat de gardiens de la paix dans un communiqué.
"Avec beaucoup moins d'effectifs, les policiers doivent faire face à la montée de la délinquance, à l'accroissement des procédures et des interventions", a ajouté Unité SGP Police-FO, qui "sollicite la continuation des recrutements dans la police nationale pour revenir à des niveaux de fonctionnement minimums dans des services au bord de l'asphyxie".