Martine Aubry a estimé jeudi que le maire (UMP) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, se livrait à "une polémique politicienne" en critiquant l'arrivée de près de 200 policiers supplémentaires dans l'agglomération lilloise, une "décision partisane" du gouvernement selon lui.
"Monsieur Gaudin avec ses déclarations concernant le renfort de policiers de la métropole lilloise, se livre à une polémique politicienne, alors que l'on parle d'un sujet sérieux: la sécurité", écrit la maire de Lille dans un communiqué.
"Les élections municipales qui approchent ne justifient en rien des propos politiciens qui n'honorent pas ceux qui les tiennent", considère-t-elle. "Une fois de plus, le gouvernement socialiste méprise les Marseillais !", a déclaré mercredi Jean-Claude Gaudin, réagissant à l'annonce par Martine Aubry
de l'arrivée de 197 policiers supplémentaires dans sa ville "sous-dotée depuis 10 ans". Policiers supplémentaires qu'elle disait avoir obtenus en "harcelant" Manuel valls au téléphone.
"Ce n'est pas parce qu'on n'est pas Marseille et qu'on n'a pas un mort par jour (...) qu'il ne faut pas se rendre compte que notre métropole est la moins bien dotée et de loin", avait affirmé Martine Aubry mercredi lors d'une conférence de presse. Pour M. Gaudin, Marseille doit composer avec des renforts "au compte-gouttes".
"Décision partisane"
"Malgré les promesses du ministre de l'Intérieur" d'envoyer 230 policiers supplémentaires, "les renforts annoncés pour Marseille sont très inférieurs à ceux de Lille", a jugé le sénateur-maire de Marseille, ajoutant ne pouvoir "accepter cette décision partisane". "Marseille a été la première ville à recevoir des renforts de 230 effectifs de police", afin de "compenser les chutes drastiques du précédent gouvernement", a indiqué mercredi soir l'entourage du ministre de l'Intérieur, évoquant un "climat de pré-campagne municipale" qui "entraîne une perte du sens des responsabilités"."Nous tentons de rattraper ce qui a été perdu précédemment à Lille notamment", outre Marseille, a-t-on ajouté, rappelant les "créations" de postes promises par le président François Hollande (NDLR, 500 par an). "Quand on est sérieux, on se renseigne. La métropole lilloise a été matraquée
par le gouvernement précédent: 223 postes ont été supprimés, soit une baisse de près de 8% des effectifs, quand au niveau national la baisse n'excédait pas 2%. Et cela, alors même que plusieurs ministres dont Madame Alliot-Marie avaient reconnu
notre sous-dotation", répond Mme Aubry au maire de Marseille.
"Telle est la vérité des chiffres que, tout comme les 10.700 postes de policiers et de gendarmes supprimés sous le seul quinquennat de Monsieur Sarkozy, Monsieur Gaudin semble ignorer. Comme il semble ignorer les efforts réalisés par le gouvernement actuel pour renforcer les effectifs consacrés à la sécurité", ajoute-t-elle.