Le journaliste Hervé Ghesquière condamné à une amende avec sursis pour diffamation envers un militaire

Le journaliste Hervé Ghesquière a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer à une amende de 2.000 euros avec sursis pour diffamation envers l'ancien responsable presse de l'armée à Kaboul.

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Le tribunal, qui a rejeté les exceptions de nullité soulevées par la défense, a également condamné le directeur de publication des Echos du Touquet à une amende de 4.000 euros ferme, selon son avocat, Me Emmanuel Riglaire. Les deux hommes ont été condamnés à payer solidairement 5.000 euros de dommages et intérêts et 2.500 euros au titre des frais de justice.

Le lieutenant-colonel Jackie Fouquereau, ancien responsable presse de l'armée à Kaboul, reprochait notamment à Hervé Ghesquière de l'avoir qualifié de "lâche" dans un entretien aux Echos du Touquet, hebdomadaire qui fait partie du groupe La Voix du Nord, repris ensuite dans d'autres titres. Le jugement devra également faire l'objet d'une publication par extrait dans La Voix du nord et dans le magazine Armées d'aujourd'hui.

Me Riglaire a d'ores et déjà annoncé à l'AFP son intention de faire appel, estimant qu'il est "impensable qu'un journal ne puisse pas ouvrir ses colonnes à un ex-otage, quoiqu'il ait à dire". L'avocat d'Hervé Ghesquière, Me Jean-Pierre Blaisebois souhaite pour sa part connaître les motivations du jugement et s'entretenir avec son client, avant de prendre une décision.

Lors de l'audience du 11 juin, le parquet n'avait pas requis de peine, s'en remettant à la décision du tribunal. L'avocat de la partie civile avait réclamé 30.000 euros de dommages et intérêts, la publication du jugement et le retrait des articles incriminés. L'avocat du journal avait plaidé la bonne foi et l'honnêteté du travail de l'auteur de l'article.

Au centre de cette affaire, la polémique autour de l'imprudence supposée d'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, alors en reportage pour le magazine de France 3 "Pièces à conviction". Dans son livre paru mi-septembre 2012, Hervé Ghesquière met en cause l'armée française, surtout son responsable presse en Afghanistan, coupable, selon lui, d'avoir "intoxiqué" l'Élysée et le gouvernement en leur affirmant que les journalistes cherchaient "à tout prix à rencontrer des talibans", ce qui avait causé leur perte.

Hervé Ghesquière avait indiqué le 11 juin lors de l'audience avoir adressé des SMS et lettres recommandées à M. Fouquereau pour le rencontrer et faire la lumière sur l'origine de la polémique, sans obtenir de réponse. Selon lui, la plainte en diffamation porte "sur une formulation", et le terme de "lâche" est "à comprendre dans le sens que son acte était lâche car il refusait seulement de me voir et c'était le seul".

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