Le champion olympique de la perche, Renaud Lavillenie, a pu mesurer sa cote de popularité - immense - à l'occasion du meeting Perch'in Lille, en plein centre-ville, où près de 4000 personnes sont venues le voir de près.
Quelques heures après s'est adjugé une 4e Ligue de diamant consécutive, ce qu'il est le seul athlète masculin au monde à avoir réalisé, Lavillenie n'a cependant pas réussi à déjouer les pièges d'un concours en ville, et notamment une piste au rebond capricieux, pour échouer par trois fois à 5,51 m.
"Il faut recommencer. Il y a des erreurs, il y a des bonnes choses, et il faut encore plus de monde l'an prochain. Mais c'est vraiment convivial et c'est un plaisir de venir sauter", a commenté Lavillenie, forcément déçu en compétiteur qu'il est.
Mais l'essentiel était ailleurs : aller chercher le public là où il est, en ville et l'amener jusqu'aux pieds d'un perchoir. Dans ce cadre inhabituel, entre la préfecture et le palais des Beaux-Arts, les perchistes ont trouvé un écrin à leur mesure pour offrir des arabesques impressionnantes au nez et à la barbe du public venu en nombre.
Imaginez une piste d'élan de 50 m de long, d'un mètre de large, et tout autour, à moins de dix mètres de distance, près de 4000 personnes, les yeux braqués sur les compétiteurs : une véritable arène.
Eliminé, Renaud Lavillenie continue le concours pour le spectacle
Et la méthode a fonctionné. Dans les tribunes, les spectateurs n'ont pas hésité à questionner les spécialistes, afin de mieux appréhender à la discipline.
"Quel poids fait une perche ?", demande l'un d'entre eux à Philippe d'Encausse, entraîneur des Lavillenie: "4,5 kg sur une balance, mais 20 kg quand on la tient au bout", explique le coach.
Le rendez-vous était d'autant plus intéressant pour les spectateurs lillois - au premier rang desquels Mehdi Baala ou encore la maire de la ville Martine Aubry - qu'il a été sevré d'athlétisme de haut niveau cette année avec l'annulation des rendez-vous de Liévin, en hiver, et de Villeneuve d'Ascq, l'été, pour des raisons structurelles et financières.
En attendant que ces deux rendez-vous refassent leur apparition l'an prochain, les spectateurs ont pu juger de la violence de l'effort et de la multiplicité des paramètres aléatoires qui font le sel de la perche, plus que dans n'importe quelle autre discipline athlétique.
Avec en héros malheureux, le champion olympique Renaud Lavillenie trop vite sorti du jeu. Avec l'accord des autres participants, l'aîné des Lavillenie a tout de même pu continuer à sauter, hors concours, et franchir avec son aisance habituelle
5,86 à son premier essai...
Officiellement, c'est le Grec Konstantinos Filippidis qui s'est imposé, avec une barre à 5,81 m, devant le cadet des Lavillenie, Valentin (5,51 m).
