Le recycleur de métaux Recylex a été condamné mercredi par le conseil de prud'hommes de Lens (Pas-de-Calais) à indemniser 136 anciens employés de Metaleurop Nord pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, a-t-on appris auprès d'une association d'ex-salariés.
Les prud'hommes ont considéré que Recylex était co-employeur au côté de sa filiale Metaleurop Nord de ces 136 anciens salariés non cadres, licenciés "sans cause réelle et sérieuse", a déclaré à l'AFP Albert Lebleu, vice-président de cette association, Choeurs de fondeurs
Recylex est condamné à verser "près de 35.000 euros en moyenne à 126 salariés non cadres non protégés" et "environ 15.000 euros à 10 salariés non cadres protégés", a-t-il indiqué, ajoutant qu'il s'attendait "forcément à un appel" de Recylex. La société n'était pas joignable en début d'après-midi.
Le conseil de prud'hommes avait été saisi par 137 anciens salariés, mais l'un d'entre eux a fait l'objet d'une procédure particulière suite à son décès, a précisé M. Lebleu. Au total, 192 ex-salariés ont fait en 2010 des demandes d'indemnisation pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, dont 55 anciens cadres. Le 15 janvier, les prud'hommes de Lens avaient condamné Recylex à octroyer 50.000 euros d'indemnités à 48 de ces cadres, 30.000 euros à l'un d'entre eux, mais avait rejeté les demandes de six anciens salariés cadres protégés. Recylex et les anciens salariés ont fait appel de ces décisions.
Lors d'une première vague de demandes d'indemnisation lancée en 2005, le licenciement sans cause réelle et sérieuse de quelque 550 anciens salariés cadres et non cadres avait été confirmé dans deux arrêts de la Cour de cassation, en septembre 2011 et septembre 2012. La fonderie Metaleurop Nord, implantée à Noyelles-Godault (Pas-de-Calais), avait fermé en janvier 2003, provoquant le licenciement de 830 personnes. Classée Seveso, elle produisait jusqu'à 130.000 tonnes de plomb, 100.000 tonnes de zinc et 250.000 tonnes d'acide sulfurique par an.