Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de Football Professionnel, souhaite que le championnat de Ligue 1 passe de vingt à dix-huit clubs à l'horizon 2015-2016. Une réforme à laquelle le LOSC et le VAFC ne semblent pas souscrire.
L'élite du football français va-t-elle se resserrer ? C'est en tout cas, le projet que la Ligue de Football Professionnel (LFP) souhaite présenter aux différents clubs pour la saison 2015-2016. Selon le journal L'Equipe, son président Frédéric Thiriez propose une Ligue 1 réduite à 18 clubs (contre 20 aujourd'hui). Il veut également limiter à deux le nombre de relégations /promotions entre la Ligue 1 et la Ligue 2, avec éventuellement la mise en place de barrages (l'avant-dernier de Ligue 1 affronterait le 2e de Ligue 2 pour conserver sa place dans l'élite).
L'idée est de mieux protéger et consolider financièrement les clubs de Ligue 1, en augmentant la part des droits TV touchée par chacun d'entre eux. Cela permettrait de répartir 25 millions d'euros entre les 18 équipes de l'élite. L'autre argument de cette réforme est d'alléger le calendrier et d'endiguer la baisse de fréquentation des stades, beaucoup de matches se jouant actuellement en semaine.
Moins de recettes de billetterie selon Michel Seydoux
"De l'extérieur, j'aurais trouvé que c'était une bonne proposition", a déclaré à L'Equipe le président du LOSC, Michel Seydoux. "De l'intérieur, je ne pense pas que ce soit la solution idéale. Un exemple : aujourd'hui, on reçoit dix-neuf fois par saison. Si on passe à dix-huit, il y aura moins de recettes. La seule chose qui compte, c'est d'augmenter les moyens du foot français".
##fr3r_https_disabled##"On n'a pas envie de faire partie des gens qui seront supprimés de cette carte de la Ligue 1", commente de son côté Jean-Raymond Legrand, le président de Valenciennes qui joue pratiquement le maintien chaque saison depuis sa remontée dans l'élite. "Mais j'ai un devoir de réserve car je fais partie de la commission en charge du développement économique de la Ligue 1".
Les modèles allemand et portugais
A travers ce projet, la LFP s'aligne sur les recommandations de la FIFA qui exhorte les championnats nationaux à alléger leur calendrier. Elle s'inspire également de la Bundesliga, le championnat d'Allemagne, qui se joue à 18 clubs avec le succès que l'on sait : les clubs allemands sont en meilleure santé financière que leurs voisins et brillent dans les compétitions européennes, avec deux équipes finalistes de la dernière Ligue des Champions, le Bayern Munich et le Borussia Dortmund. L'autre exemple, c'est le championnat portugais qui, avec une élite resserré à 16 clubs, place régulièrement des clubs dans le dernier carré de la Ligue Europa (Benfica finaliste en 2013, le Sporting Portugal demi-finaliste en 2012 ; Porto et Braga finalistes en 2013).
La Ligue 1 s'est joué déjà jouée à 18 clubs, entre 1997 et 2002. Il s'agissait à l'époque d'alléger le calendrier afin de préserver les internationaux français en vue de la Coupe du Monde 1998 disputée en France. Mais l'UCPF, le syndicat des clubs, avait obtenu rapidement le retour à 20 clubs, conformément au souhait des plus modestes d'entre eux.
Aujourd'hui, ce projet de retour à 18 clubs risque-t-il d'aboutir ? Cela paraît actuellement peu probable. La Fédération Française de Football se montre très frileuse et une majorité des clubs professionnels y sont carrément hostiles. "On n'atteindra jamais la majorité", reconnaît dans l'Equipe Jean-Louis Triaud, le président des Girondins de Bordeaux, l'un des rares clubs favorables à ce resserrement de l'élite avec l'Olympique Lyonnais, l'Olympique de Marseille et le Stade Rennais. "Il y a trop d'enjeux. Il va falloir expliquer aux clubs qu'on va faire descendre quatre clubs en Ligue 2 (la première année uniquement). Cela va coincer, c'est certain."