Emmanuel Riglaire, avocat du barreau lillois mis en examen dans l'affaire de proxénétisme dite du Carlton de Lille, s'est désisté de son appel contre son renvoi en correctionnelle, qui devait être examiné mercredi par la chambre de l'instruction, a annoncé lundi son avocat.
"On vient de faire connaître à la chambre de l'instruction qu'on se désistait de notre appel", a déclaré Me Jérôme Pianezza, invoquant un article paru dans La Voix du Nord le 10 octobre, selon lequel "l'affaire serait déjà audiencée le 14 mai prochain" devant le tribunal correctionnel de Lille."C'est un recours qui semble totalement artificiel puisque visiblement beaucoup se sont déjà organisés pour l'audience avant même d'avoir la décision de l'appel. (...) Manifestement, il y a un irrespect absolu du principe de présomption d'innocence, du respect des droits de la défense, de l'indépendance des magistrats", a estimé Me Pianezza.
Une source judiciaire avait expliquéque "pour des raisons d'organisation", une date avait été "préréservée" et envisagée "avant la saisine de la chambre de l'instruction, mais ça a été complètement abandonné".
Un appel pour aller aux assises
Emmanuel Riglaire avait fait appel de son renvoi devant le tribunal correctionnel pour "proxénétisme aggravé en réunion", tout comme quatre autres mis en examen dans ce dossier, Dominique Alderweireld, alias "Dodo la saumure", un tenancier français de salons de massage en Belgique, sa compagne Béatrice Legrain, René Kojfer, l'ancien chargé des relations publiques du Carlton, et David Roquet, ex-directeur d'une filiale du groupe de BTP Eiffage.Les appelants vont plaider mercredi devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai pour que le dossier du Carlton, ouvert sur une qualification criminelle de "proxénétisme aggravé en bande organisée", soit jugé devant une cour d'assises, pour que "le peuple" tranche, comme le leur
permet l'article 186-3 du code de procédure pénale.
"Bien sûr, on envisageait, si c'était nécessaire, d'aller aux assises, mais le but (de cet appel) était de mettre le doigt sur le décalage absolu et le ridicule
d'une certaine façon auquel confinait cette procédure, qui dès le départ avait été surdimensionnée par rapport au peu qu'il y a à en dire, voire rien du tout
concernant certains mis en examen", a souligné Me Pianezza.