Notre région est celle qui comporte le plus de races d'animaux. Mais le 20ème siècle, a mis en danger ces espèces régionales, qui ne survivent que grâce à des passionnés. C'est le cas du mouton boulonnais.
Race ovine rustique du Nord de la France, le mouton boulonnais reprend le dessus après un passage à vide de 30 ans ayant quasiment entraîné sa disparition. La relance de la race a été appuyée depuis une vingtaine d’années par le Centre régional de ressources génétiques Nord-Pas de Calais, qui travaille à la sélection des meilleurs reproducteurs et invite les éleveurs à échanger des animaux pour enrichir leur capital génétique.
Avec un bon millier de brebis et le double de reproducteurs, le cheptel bénéficie depuis quelques temps d’une croissance des effectifs. Anthony Cazin, nouveau président de l'Association des moutons du Boulonnais, nous a ouvert les portes de son élevage, et fait partager sa passion.
En dehors de son débouché boucher -c'est une race à viande - le mouton boulonnais est aussi une excellente "tondeuse naturelle". Depuis plusieurs années, des éleveurs prêtent leurs bêtes pour entretenir les côteaux du Cap Blanc nez et les remparts de la citadelle de Montreuil par exemple. L'idée à travers cet éco-pâturage, est d'inciter d'autres éleveurs à se lancer dans l'aventure et continuer la préservation de cette race locale, considérée comme disparue dans les années 80 et heureusement remise au goût du jour.
Depuis le 1er octobre, des moutons solognotes ont également été installés aux abords de l'hôpital de Calais pour entretenir le terrain. Plus rustiques encore que nos moutons boulonnais, ils passeront l'hiver sur place. Autre race menacée, elle comptait 300 000 sujets au 19e siècle contre 2000 aujourd'hui en France.