René Girard, qui avait mené Montpellier à son unique titre de champion de France, revient samedi à la Mosson pour la 10e journée de Ligue 1, à la tête d'une équipe du LOSC installée sur la 3e marche du podium mais rarement en réussite dans l'Hérault.
"Moi, je connaissais la méthode pour qu'ils ne gagnent pas ! Maintenant, je dois faire en sorte de trouver celle pour s'y imposer", confie Girard, entraîneur du LOSC bien conscient des difficultés historiques des Lillois sur son ancien terrain de jeu. Sur les dix derniers déplacements toutes compétitions confondues des Dogues à la Mosson, Montpellier s'est imposé à sept reprises, pour un nul et seulement deux victoires lilloises, la dernière (2-0) remontant à la saison 2003/2004. L'an dernier, le LOSC avait obtenu le nul à la Mosson.
de jouer à La Mosson, j'en sais quelque chose. Il faudra qu'on les respecte et qu'on se montre efficace".
En pleine réussite avec une équipe qui reste sur trois victoires et un nul, Girard dispose en outre d'un groupe au complet. Le LOSC, qui comptait huit joueurs concernés par les matches internationaux ces derniers jours, a retrouvé son effectif au complet à l'entraînement pour la première fois jeudi. Ne manquent plus à l'appel que Ryan Mendes (cheville), l'attaquant capverdien en attente de déplâtrage, et Marvin Martin (ménisque), en convalescence. Marko Basa (cuisse) devrait être forfait, et David Rozehnal prendra sa place en défense centrale.
J'ai un petit pincement au coeur.
Au moment de retrouver son jardin, Girard confesse que "les sentiments sont mélangés. Ça me procure de la joie car c'est bien de retourner" au pays, "de revoir des amis, des gens qui ont compté, la famille. J'ai un petit pincement au coeur".
"Mais il faut aussi faire la part des choses. La compétition reste la compétition. Je défends aujourd'hui d'autres couleurs. C'est un match particulier, c'est vrai, mais pas plus important qu'un autre. Il y a trois points à prendre. On a envie de continuer ce qu'on a bien fait jusqu'à présent", ajoute le Gardois.
"Bien sûr, quand le calendrier est tombé, j'ai regardé la date du match contre Paris, Monaco, Marseille et... Montpellier, j'avoue. Ce serait mentir de dire le
contraire", reconnaît-il.
A la tête, à l'époque, d'une équipe depuis lors éparpillée (Giroud à Arsenal, Belhanda au Dynamo Kiev), Girard confie avoir "vécu quatre années de bonheur et de partage avec le public: on parle souvent d'argent dans le foot mais il y a des choses plus importantes, comme la reconnaissance d'une région, d'une ville, d'un club. Il y a des valeurs qui comptent beaucoup pour moi".
Il ne faut pas en faire de trop à ce sujet. J'ai tourné la page.
Dans un club où les histoires d'amour se terminent mal en général - comme avant lui Mézy ou Nouzaret - le président Louis Nicollin et Girard s'étaient quittés dans un climat glacial, un an après le titre. "Ça aurait pu se passer différemment à la fin, je l'ai déjà dit, rappelle l'entraîneur lillois. Mais il ne faut en faire de trop à ce sujet. J'ai tourné la page".
Montpellier reste sur une victoire probante à domicile (5-1) face à Lyon mais sera privé de Sanson, Montaño et Tiéné, suspendus. Le successeur de Girard, Jean Fernandez, relativise la pression de l'émotion : "C'est un match particulier, pour les médias, pour les supporters plus que pour nous. Pour les joueurs aussi peut-être, car certains ont travaillé durant quatre ans avec René".