Le Tour de France 2014, avec neuf secteurs pavés et un contre-la-montre à la veille de l'arrivée, privilégie le suspense au long d'un parcours qui multiplie les pièges entre le départ le 5 juillet à Leeds (Angleterre) jusqu'à l'arrivée le 27 juillet à Paris.
Si la course part pour la deuxième fois de son histoire du Royaume-Uni, le Britannique Chris Froome, vainqueur sortant, a quelques raisons d'être
sur la réserve au vu du parcours dévoilé mercredi par le directeur du Tour Christian Prudhomme. La présence des pavés et d'un seul contre-la-montre ne jouent pas en sa faveur.
"Si tu connais un coureur qui aime les pavés, dis-le moi", a déclaré le Britannique. Mais, Christian Prudhomme l'a rappelé à maintes reprises, "un Tour n'est jamais fait contre un coureur".
"Il y aura des écarts"
Le Français Romain Bardet, lui, n'aime pas : "Il y aura encore plus de stress dans la première semaine. Tout le monde n'en sortira malheureusement pas indemne. Pour moi, ce sera un peu l'inconnue, je n'ai jamais roulé sur les pavés. Ça va être intéressant ! Je comprends que ça renforce l'attractivité du vélo même si ce n'est pas la tasse de thé des grimpeurs en général. Dans le Tour, il faut être un coureur complet mais 15 kilomètres ça fait beaucoup ! Il y aura des écarts."Un an après la 100e édition très "française", l'épreuve privilégie l'étranger (séjour de trois jours en Grande-Bretagne, départ d'étape en Belgique, incursion en Espagne). Elle rend hommage aussi aux morts de la Première guerre mondiale, cent ans après le début de l'un des plus grand massacres qu'ait connu l'Europe, et revisite l'histoire de France en passant par Bouvines, théatre en 1214 d'une bataille fondatrice.
Des pavés indigestes pour les grimpeurs ?
Neuf secteurs pavés (Gruson carrefour de l'arbre/ Ennevelin à Pont Thibault/ Mons-en-Pévèle/ Bersee/ Orchies à Beuvry/ Sars et Rosieres à Tilloy les Marchiennes/ Brillon à Warlaing/ Wandignies Hamage/ Helesmes a Wallers), pour un total de 15,4 kilomètres, nourrissent les affres des gabarits légers du peloton. A la sortie du dernier secteur (Hélesmes à Wallers), il restera à peine 5 kilomètres pour rallier l'arrivée de la 5e étape à l'entrée de la trouée d'Arenberg, comme en 2010.Par avance, Christian Prudhomme a désamorcé les critiques: "Les pavés s'inscrivent très légitimement dans l'histoire du Tour. Bernard Hinault me disait qu'à son époque (entre 1978 et 1986), il y a eu jusqu'à 54 kilomètres." Le franchissement des pavés, affirment les spécialistes, révèle les caractères
autant que les aptitudes, apporte à la course sa part d'incertitude, parfois d'injustice, et suscite immanquablement son lot de polémiques. Ils réconcilient l'archaïsme et la modernité.