Les barrages au Mondial-2014 contre l'Ukraine, vendredi et mardi, représentent une échéance capitale pour l'équipe de France et surtout Franck Ribéry, leader technique des Bleus qui peut gagner des points dans la course au Ballon d'Or 2013.
"Je suis vraiment au sommet, c'est vraiment mon année, lance-t-il lundi en conférence de presse. C'est pour ça que j'espère que ça va bien se passer en équipe de France"."Kaiser Franck" est indiscutablement au sommet: il a remporté un fabuleux triplé Ligue des champions-Championnat-Coupe d'Allemagne, en se montrant prépondérant dans chacune de ces compétitions. Conséquence : il a été élu meilleur joueur européen de la saison, devant les joueurs hors norme que sont Messi et Cristiano Ronaldo.
Mais, chose nouvelle, il a aussi ajusté en Bleu son niveau bavarois, de manière régulière, ce qui demeurait intermittent auparavant. Sous l'ère Didier Deschamps, il a inscrit 6 buts et offert 12 passes décisives. C'est lui, aussi, qui a sonnéla révolte au Belarus (victoire française 4-2) et mis un terme au record historique d'inefficacité des Bleus (526 minutes sans but).
Une qualification pour la Coupe du monde au Brésil permettrait à Ribéry de clore son année en beauté, et de renouer avec la plus grande des compétitions internationales qui l'avait révélé en 2006 et abîmé en 2010.
D'ailleurs, à l'heure d'évoquer la double confrontation contre l'Ukraine, le joueur (78 sélections, 16 buts) se souvient du France-Togo (2-0) du premier tour au Mondial-2006.
"C'était un match particulier, avec beaucoup de pression, on a eu le déclic et on est allé au bout, même si malheureusement on a perdu contre l'Italie en finale. Mais à partir de là (France-Togo), on était une machine".
Bref, la pression, "Francky", il connaît ça. "De toute façon, je l'ai toujours eue, cette pression, souligne-t-il. Je vais tout faire pour être au top, performant, et mettre à l'aise les joueurs". Du haut de ses 30 ans, il combine désormais son côté gai luron et bout-en-train avec une forme de sagesse, empreinte du sens des responsabilités.
Le rôle de Guardiola
"Ce qui est bien et en même temps un peu difficile, c'est que je sais qu'il y a beaucoup de pression sur moi, les caméras sont plus là, on fait plus attentionà ce que je fais sur le terrain, avance-t-il. Le Ballon d'or fait rêver, il se rapproche de plus en plus, mais en même temps je me dis de jouer comme je sais le faire. Si je fais deux bons matches contre l'Ukraine et que la France se qualifie, ce sera important pour moi et pour la suite".
Alors que Messi est perturbé par des blessures à répétition, Ribéry a l'occasion de se montrer décisif pour devancer les deux autres joueurs aspirant au Ballon d'Or, Cristiano Ronaldo et Ibrahimovic, qui se rencontrent dans ces barrages.
Mais si Ribéry joue dans cette cour des très grands, c'est aussi parce que son rôle de leader technique s'est approfondi depuis cet été. "L'arrivée de (Pep) Guardiola m'a beaucoup aidé, c'est un entraîneur qui me dit tous les jours de prendre ma chance, explique-t-il.
Avant, j'avais toujours envie de faire la passe, même à deux mètres du but. Lui (Pep Guardiola) me dit de tirer. Depuis, j'ai marqué pas mal de buts au Bayern et en équipe de France"
Cette prise de risques s'est traduite par une plus grande efficacité devant le but marquée notamment par deux bijoux, les frappes en lucarne contre la Finlande (3-0) en octobre et Augsbourg ce week-end en Bundesliga. Mais aussi par une surveillance accrue. "Quand tu es en forme comme ça, tu n'es
jamais en un contre un, tu te retrouves à un contre deux ou trois, ça permet à d'autres joueurs d'être seuls, analyse-t-il. Il faudra faire le bon choix et bien
gérer ce genre de situations".
Deschamps ne dit pas autre chose : "L'Ukraine va se préparer sur son jeu et son positionnement. S'ils s'adaptent à lui et s'il est surveillé, ça peut donner plus de liberté à ceux qui sont autour".
A lui de jouer : le Ballon d'Or et le Brésil passent par l'Ukraine.
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